Marie-Pierre Lescure
Observant que victime et agresseur ne se rencontraient pas par hasard, l’auteur, enseignante puis psychopédagogue, invite parents et éducateurs à repenser certains de leurs comportements, pour aider les enfants à mobiliser leurs ressources face à des situations de harcèlement. Ces violences touchent 4 % des lycéens, 10 % des collégiens et 12 % des élèves de primaire. Encore faut-il comprendre ce qui amène un enfant à se positionner en victime. Et avant cela, identifier le type de son modèle éducatif, et ses conséquences sur le développement de l’enfant. Puisque l’éducation requiert équilibre et complémentarité entre protection et permission, un accompagnement parental ferme et bienveillant permet à l’enfant de construire sa sécurité en tenant compte des limites posées par l’adulte. Confronté à une autorité hésitante ou inconstante, l’enfant ressent l’angoisse et use de stratagèmes pour attirer l’attention. Afin d’initier ce dernier à la coopération, et favoriser son estime de soi, il est recommandé aux parents de privilégier les liens sociaux, et ainsi limiter le sentiment d’abandon. Une enquête réalisée en 2019 auprès de 6 000 enfants dévoile que 32 % d’entre eux disent se sentir « sans importance » lorsque leurs parents sont sur leur téléphone ou leur tablette. L’ouvrage vise à penser autrement, et à agir pour créer un environnement éducatif favorable. Prévenir le harcèlement scolaire, c’est possible.
→ InterÉditions Dunod, mars 2020, 208 pages, 17,90 €.