La protection personnelle antivectorielle est à la base de la prévention de plusieurs maladies transmises par les piqûres de moustiques. Les répulsifs cutanés font partie de l’arsenal disponible.
La protection personnelle antivectorielle constitue une stratégie essentielle pour limiter la transmission de certaines maladies par les moustiques (1). Cette protection concerne plus particulièrement des affections pour lesquelles il n’existe pas de vaccins comme la dengue, le chikungunya, l’infection à virus Zika transmis par des moustiques du genre Aedes dont le moustique tigre (A. albopictus), la maladie de West-Nile transmise par des moustiques du genre Culex et le paludisme transmis par des moustiques du genre Anopheles.
Les répulsifs sont particulièrement recommandés pour se protéger en journée, vis-à-vis des moustiques du genre Aedes notamment, dont l’activité est plus importante en début de matinée et en fin de journée. À ce jour, seules quatre molécules sont recommandées (2) dans la prévention contre les maladies à transmission vectorielle (voir le tableau).
- le DEET, répulsif le plus ancien et le plus étudié, peut induire des irritations cutanées, voire des effets neurologiques rares, mais graves (confusions, convulsions, etc.), notamment lors d’applications prolongées et/ou sur une grande surface. En cas d’exposition aux anophèles qui peuvent transmettre le paludisme, la concentration minimale efficace est de 30 %. La molécule peut détériorer certaines fibres synthétiques, le cuir et le plastique ;
- l’icaridine, une autre molécule de référence avec le DEET, agit en particulier contre les anophèles à une concentration d’au moins 20 % ;
- l’IR3535 est reconnu pour sa bonne tolérance ;
- le PMD ou PMDRBO, appelé aussi Citriodiol ou Citrepel 75 sous marque déposée, est un analogue synthétique d’un dérivé de l’eucalyptus citronné. De nombreuses références combinent le PMD à des huiles essentielles, ce qui conduit à déconseiller leur utilisation chez les jeunes enfants et les personnes ayant des antécédents de convulsions.
Elle s’effectue uniquement sur la peau découverte, en évitant le tour des yeux, les muqueuses et les plaies. Les sprays doivent être pulvérisés dans les mains avant leur application sur le visage.
Les durées de protection affichées (6 heures en moyenne), issues de tests en laboratoire, dépendent des concentrations en principes actifs et des composants associés. Elles ne sont qu’un repère, car l’humidité atmosphérique, les frottements, la transpiration diminuent la durée d’action des produits. Après une baignade, en cas de suée ou d’humidité ambiante importante, il est donc recommandé de renouveler l’application. Lors d’exposition au soleil, la crème solaire doit être appliquée 20 à 30 minutes avant le répulsif.
Imprégnée d’un insecticide, la moustiquaire (Pharmavoyage, Insect Ecran, etc.) est considérée comme la meilleure protection contre les piqûres nocturnes. Elle est fortement recommandée :
- pour protéger un enfant avant l’âge de la marche/déplacement (modèles pour berceaux, poussettes et à poser au sol) ;
- en zone impaludée.
À base de perméthrine, une molécule répulsive et insecticide, ces produits sont préconisés dans les zones à risque pour imprégner les vêtements, les moustiquaires qui ne le sont pas déjà, ou les toiles de tente (Insect Ecran Vêtements, Cinq sur Cinq Spray Vêtements et tissus, etc.). Selon les formules, la protection persiste pendant deux mois et/ou résiste à deux et jusqu’à six lavages.
→ Précautions : pas avant l’âge de 2 ou 3 ans selon les fabricants, mais utilisables chez la femme enceinte. À manipuler avec des gants dans une zone aérée. Très toxique pour les organismes aquatiques.
Ils sont utiles ponctuellement, en complément des mesures précédentes. Les diffuseurs électriques sont à éviter en présence d’enfants de moins de 2 ans, de femmes enceintes et de personnes asthmatiques. Même précaution pour les aérosols insecticides qui, en outre, nécessitent de ne pas rester dans la pièce traitée durant les 15 à 30 minutes qui suivent la pulvérisation.
Leur efficacité est relative, mais elles réduisent néanmoins le risque de piqûres en perturbant le vol des insectes.
Ce ne sont pas, en revanche, des moyens de protection efficaces.
(1) Les maladies à transmission vectorielle sont des maladies infectieuses transmises par des vecteurs, essentiellement des insectes et des acariens hématophages.
(2) « Prévention des piqûres de moustiques », revue Prescrire, février 2020.
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêt.