Santé publique
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avec l’aimable collaboration du Dr François Blanchecotte, biologiste médical et président national du syndicat des biologistes
Tests RT-PCR et tests sérologiques font beaucoup parler d’eux depuis le début de la pandémie à Covid-19. Si les premiers visent à détecter les personnes contaminées pour casser la chaîne de transmission du virus SARS-CoV2, les tests sérologiques ont d’autres indications dont le diagnostic précoce de la maladie. Le 21 mai 2020 est publiée la liste très attendue des 23 premiers tests sérologiques validés par le Centre national de référence*.
Appelés communément « tests PCR », les tests qui permettent de détecter l’expression de l’ARN du SARS-CoV2 dans un prélèvement naso-pharyngé utilisent en réalité la technique RT-PCR pour « Reverse Transcriptase – Polymerase Chain Reaction ». Le recours à cette technique est incontournable lorsque la recherche porte sur un virus à ARN.
La RT-PCR ajoute un temps à l’analyse :
– conversion de l’ARN en ADN, catalysée par l’enzyme transcriptase inverse, on parle de transcription inverse ;
– une PCR traditionnelle est réalisée sur l’ADN nouvellement synthétisé. La PCR permet d’obtenir un très grand nombre de copies identiques de cet « ADN ». Il s’agit plus précisément d’un fragment d’ADN.
Il peuvent fournir du matériel à analyser par RT-PCR. Le lavage bronchoalvéolaire réalisé au cours d’une fibroscopie bronchique est le prélèvement de choix. Le prélèvement peut aussi être :
– nasal, ou nasopharyngé, par écouvillonnage(2) qui permet la recherche de virus respiratoires tels que le SARS-CoV2, les virus de la grippe ou le virus respiratoire syncytial (VRS) à l’origine de bronchiolites… ;
– trachéal chez un patient intubé ;
– sanguin pour les virus virémiques ;
– fait dans des fragments issus d’une biopsie.
Concernent les personnes symptomatiques en phase aiguë de la maladie ou les personnes asymptomatiques en contact avec un malade. L’objectif des tests par PCR est de casser la chaîne de transmission du virus en détectant les personnes contaminées.
À température ambiante, il est assuré par un triple emballage. Une fois le prélèvement effectué et identifié, il est placé dans un tube, lui même placé dans un sachet hermétique avec un buvard, enveloppé dans un second sachet puis enfin placé dans une boite.
Il peut être rendu dans les 48 heures selon les cas. Si la phase analytique est relativement rapide, il faut tenir compte du grand nombre de prélèvements effectués et de la capacité des automates à traiter les prélèvements.
Les tests sérologiques détectent la présence d’anticorps spécifiques dirigés contre le SARSCoV2 dans un prélèvement sanguin. Ils permettent :
– de confirmer la Covid-19 chez un patient malade faussement négatif à la PCR ;
– de mettre en évidence une éventuelle réponse immunitaire chez les personnes exposées à la maladie.
Des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) sont proposés par plusieurs sociétés de biotechnologies selon le même principe que les TROD pour le VIH. Ils doivent être réalisés par le personnel soignant. A l’heure où nous imprimons, aucun TROD n’a reçu la validation du Centre national de référence (CNR) de Lyon.
(voir tableau)
– diagnostic précoce de la maladie en complètent les tests virologiques (RT-PCR) ;
– les enquêtes épidémiologiques ;
– les diagnostics de rattrapage (des faux négatifs avec la RTPCR) ;
– la prévention de la circulation du virus dans les structures d’hébergement collectif.
Elle porte sur la recherche des immunoglobulines IgG (immunoglobulines G) spécifiques du virus dans le sérum. Lors de la réponse immunitaire apparaissent successivement :
– les IgM (immunoglobulines M), non spécifiques du virus ;
– les IgG spécifiques au virus en cause une quinzaine de jours plus tard.
En l’état actuel des connaissances sur le SARS-CoV2, il n’est pas acquis qu’un malade ayant été infecté par le virus développe une immunité suffisante. A cet égard, un nouveau test, dit « test sérologique de neutralisation » pourrait permettre de mesurer le degré d’immunité en renseignant sur l’efficacité immunitaire des anticorps détectés.
(1) Liste est mise en ligne par le ministère de la Santé sur covid-19.sante.gouv.fr
(2) Pour la technique de prélèvement, voir « Les infections virales respiratoires », L’infirmière libérale magazine, n° 369, mai 2020.
→ La sensibilité du test concerne sa capacité à détecter un maximum de malades. La sensibilité de la RT-PCR pour la Covid-19 est estimée à environ 75 %. Dans les trois quarts des cas, le virus est détecté si l’individu est malade. Des faux négatifs sont possibles pour 25 % des cas alors que l’individu est infecté.
→ La spécificité se réfère, quant à elle, à la capacité du test à ne détecter que les malades. Elle est excellente dans le cas des tests RT-PCR et s’élève à 99 %. Il n’y a donc quasiment pas de faux positifs, ce qui signifie que si le test est positif, c’est que l’individu est malade.
* « Je suis une personne contact d’un cas de COVID-19 », sur www.gouvernement.fr
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêt.