La pandémie de Covid-19 a dopé les consultations médicales à distance, par vidéo. Sur le terrain, les infirmières libérales peuvent également s’approprier cet outil.
DE DÉBUT JANVIER À FIN AVRIL 2020, QUELQUE 600 000 TÉLÉCONSULTATIONS ONT ÉTÉ RÉALISÉES, ALORS QUE LEUR NOMBRE N’ÉTAIT QUE DE 400 000 SUR L’ENSEM BLE DE L’ANNÉE 2019. C’est ce que montre une étude révélée par l’association Les Entreprises de télémédecine (LET), qui fédère une quarantaine de membres. Pendant le confinement, 10 à 15 % de consultations en plus ont été menées avec des outils à distance : « Elles ont même représenté 27 % de l’ensemble des consultations médicales pendant cette période, soit près d’un tiers », indique François Lescure, président de LET. Disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ces outils de télémédecine ont permis d’assurer la permanence des soins et d’éviter, selon l’étude, 20 % de recours aux urgences. Les patients atteints de Covid-19 ont ainsi pu être diagnostiqués et orientés si besoin vers les services compétents. La télémédecine a également contribué à réduire les déplacements des patients et des médecins, limitant la propagation du virus. Pour François Lescure, la crise sanitaire actuelle « a mis en lumière la nécessité d’une généralisation de la télémédecine en France ».
Rappelons que, depuis le 1er janvier 2020, les infirmières peuvent être rémunérées pour des actes d’accompagnement dans le cadre de téléconsultations, favorisant ainsi le déploiement de cette pratique auprès des personnes nécessitant des soins à domicile, afin d’éviter, par exemple l’automédication ou le refus d’accès aux soins.
À ce titre, Medadom et Sil-Lab, deux acteurs du secteur, viennent de signer un partenariat pour fournir une solution de téléconsultation aux Idels. « Les infirmières libérales utilisatrices de notre application ont exprimé le besoin de pouvoir assister un patient dépendant à téléconsulter un médecin, quand elles reçoivent un résultat de biologie préoccupant ou pathologique, comme un résultat de test INR », explique Serge Payeur, cofondateur de Sil-Lab Innovations. « L’infirmière est le pivot de la téléconsultation car, en lien avec le médecin, c’est elle qui va pouvoir transmettre les constantes (pouls, tension, battements cardiaques) afin que le médecin puisse prendre une décision face au patient : ce dernier est au contact de deux professionnels de santé, c’est une nouvelle façon d’exercer et cela montre la complémentarité des compétences », estime de son côté Elie-Dan Mimouni, cofondateur de Medadom.
Lancé début juillet, ce partenariat est en plein déploiement.