PRÉVENIR LA DÉNUTRITION
L’enjeu de la prise en charge de la dénutrition consiste à équilibrer les besoins et les apports énergétiques et protéiques du patient. La réponse au risque nutritionnel est graduelle et adaptée à la gravité de la dénutrition et doit se mettre en place dès l’identification d’un risque.
La maîtrise des facteurs de risque évitables ou modifiables, ainsi que la prise en charge des pathologies sous-jacentes font partie intégrante de la prise en charge de la dénutrition.
Par exemple, pour un patient isolé, présentant des difficultés à se déplacer ou un déclin cognitif, une prise en charge sociale est nécessaire afin de mettre en place des aides à domicile ou un portage de repas.
Dans le contexte de la dénutrition, les conseils alimentaires diffèrent des messages de santé publique destinés à la population générale dont l’objectif est la lutte contre l’obésité et les maladies cardiovasculaires.
Le but ici sera d’augmenter la densité énergétique des repas sans en augmenter le volume et d’instaurer des collations entre les repas. L’augmentation de la densité énergétique des repas peut se faire en conseillant d’augmenter la consommation de viandes ou d’oeufs, qui sont énergétiquement denses.
Des conseils sur la manière de cuisiner peuvent également être donnés : ajouter du beurre dans les légumes, du lait ou de la crème dans la purée ou du fromage râpé sur les féculents. Lors du conseil diététique, il est important de tenir compte des habitudes alimentaires du patient, de ses goûts et dégoûts, et de ses croyances afin que son adhésion soit maximale.
Si l’enrichissement de l’alimentation ne suffit pas à rééquilibrer les apports et les besoins du patient, la prescription de compléments nutritionnels oraux est nécessaire.
L’évaluation du statut nutritionnel du patient doit tenir compte de critères anthropométriques (perte de poids, IMC), de critères biologiques (albumine, CRP) mais aussi de tous les critères sociaux et pathologiques.