Le rhume de hanche - L'Infirmière Magazine n° 167 du 01/01/2002 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 167 du 01/01/2002

 

PATHOLOGIE

Fiches

Le rhume de hanche, ou synovite aiguë transitoire de la hanche de l'enfant, est caractérisé par des symptômes d'apparition brusque, comme la claudication, chez l'enfant de trois à dix ans. Très fréquent, il se traite avec des antalgiques et disparaît, généralement, au bout de quelques jours, voire quelques semaines.

Symptômes

Le rhume de hanche ou synovite aiguë transitoire de la hanche chez l'enfant, se manifeste par une inflammation, récidivante, de l'environnement immédiat de l'articulation de la hanche, des ligaments et de la capsule la protégeant, avec un épanchement à l'intérieur de l'articulation. Ses principaux symptômes sont deux signes caractéristiques : la claudication et la hanche douloureuse. Cette synovite est non spécifique, passagère. La plupart du temps, elle ne présente aucune gravité.

ÉTIOLOGIE

L'origine du rhume de hanche est encore inconnue à ce jour. Mais on pense que cette synovite pourrait être d'origine virale. Le rhume de hanche est une affection courante. Les symptômes tels que la hanche douloureuse avec une boiterie sont souvent rencontrés en pédiatrie et les causes peuvent être nombreuses et variées. Lors de l'apparition de ces symptômes, l'enfant doit être examiné par un médecin pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'une pathologie plus sérieuse. Un traitement spécifique doit être mis en place dans les meilleurs délais, au cas où la pathologie serait plus grave : arthrite aiguë de la hanche, ostéochondrite débutante de la hanche (ou maladie de Leggs-Perthes-Calvé), RAA, tumeur primitive ou secondaire des os, etc. D'où l'importance d'un bon diagnostic.

DIAGNOSTIC

La population la plus vulnérable est celle des garçons dans une moyenne d'âge située entre trois et dix ans. Le rhume de hanche survient fréquemment à la suite d'une infection bénigne des voies respiratoires supérieures (rhume, otite, etc.) qui est parfois passée totalement inaperçue. L'enfant, souvent en bon état général, non fébrile ou ayant éventuellement une fièvre modérée mais pas de signes infectieux évidents, se met à boiter sans raison, manifeste une gêne visible lors de la marche, une limitation des mouvements de la hanche, parfois une attitude en flexion de la cuisse. La maladie se traduit par des douleurs plus ou moins diffuses dans la hanche, l'aine, la cuisse et le genou. Il arrive que ces douleurs assez fortes, surtout à l'effort, s'accompagnent d'une attitude antalgique et que l'impotence fonctionnelle soit totale : la douleur empêche l'enfant de poser le pied par terre et il demande qu'on le porte.

EXAMENS

L'imagerie est importante : elle permet d'éliminer le diagnostic d'autres pathologies telles qu'une ostéochondrite de la hanche ou une infection de l'articulation. Les radiographies peuvent être normales et montrer une intégrité de l'articulation sur le plan osseux. Elles peuvent aussi (dans environ la moitié des cas) signaler une augmentation de l'opacité des parties molles autour de l'articulation, traduisant d'ailleurs plus un oedème capsulaire ou péricapsulaire qu'un véritable épanchement. On peut retrouver, à l'échographie, un signe d'inflammation avec, dans l'articulation, du liquide en provenance du suintement des tissus irrités.

Les examens biologiques ne mettent pas en évidence de syndrome infectieux ni de syndrome inflammatoire.

Quant à la ponction articulaire, elle n'est en principe plus pratiquée, sauf si on soupçonne une arthrite septique.

TRAITEMENT

Il est le plus souvent très simple : prescription d'antalgiques comme le paracétamol ou l'aspirine et maintien au repos strict pendant une période allant de deux jours à une semaine.

Dans tous les cas, il vaut mieux attendre que la douleur ait diminué, voire disparu, pour pouvoir autoriser l'enfant à se mobiliser. La reprise de l'exercice physique doit rester progressive et ne pas se faire trop tôt. Car les symptômes risquent de se manifester à nouveau. Il faut veiller à ce que l'enfant respecte ces consignes : s'il y a récidive, un traitement complémentaire avec des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) pourrait alors s'avérer nécessaire.

Si on est face à un rhume de hanche avec de très fortes douleurs musculaires, on peut décider d'hospitaliser l'enfant en le maintenant au repos avec une mise en traction continue de la cuisse.

ÉVOLUTION

Elle est le plus souvent favorable et ne laisse pas de séquelles. La guérison se fait spontanément en quelques jours ou en quelques semaines dans la plupart des cas, la douleur disparaissant rapidement et l'enfant pouvant reprendre progressivement ses activités avant de se mobiliser à nouveau normalement. Cependant, après un rhume de hanche, on prend toujours la précaution de vérifier l'absence de signes d'ostéochondrite en convoquant l'enfant pour un examen et des radiographies dans un délai variant de 45 à 60 jours. Il arrive en effet qu'on constate, après un rhume de hanche, une évolution vers cette pathologie. Il existe alors une douleur crurale à la marche, une claudication et une limitation plus ou moins modérée des mouvement coxofémoraux, surtout de l'abduction. Dans ce cas, on met en place une surveillance radiologique de la hanche de l'enfant pendant plusieurs mois et un traitement adapté.