Traitement du syndrome de Gougerot-Sjögren

Les objectifs du traitement sont essentiellement de diminuer l'inconfort et de réduire les effets nocifs de la sécheresse. Le type de traitement prescrit sera adapté à chaque patient suivant ses symptômes et ses besoins.

Traitements symptomatiques

Traitement à effets systémiques : le Salagen® (pilocarpine) est efficace sur la production de salive et, dans une moindre mesure, sur celle des larmes et autres sécrétions corporelles. 60 % des malades notent une diminution de la sécheresse buccale.

Autres traitements. Chez certains patients, les médicaments anti-rhumatismaux sont bénéfiques en réduisant les douleurs et les gonflements des glandes salivaires. Pour les patients présentant des symptômes généralisés, particulièrement quand la maladie affecte les organes internes (notamment le système gastro-intestinal, les reins ou le système nerveux), de fortes doses de médicaments immunosuppresseurs peuvent être nécessaires. Ils incluent les médicaments tels que les corticoïdes et parfois, l'Endoxan® ou l'Imurel®. Les analgésiques ou les AINS peuvent réduire les douleurs musculaires et articulaires. Des programmes d'exercices peuvent aussi aider certains patients à vaincre la fatigue, à maintenir la souplesse des articulations et à surmonter les douleurs musculaires et articulaires.

Traitements locaux

Une bonne hygiène de la bouche. Des soins attentifs de la bouche ne peuvent pas prévenir sa sécheresse, mais ils peuvent éviter une infection. Des dentifrices et des gels oraux sont disponibles pour les personnes souffrant de sécheresse buccale. Ces produits contiennent moins de peroxyde (des taux élevés peuvent aggraver la sécheresse). Les produits cités peuvent également avoir une action anti-bactérienne afin de réduire la sévérité des caries dentaires sur de longues périodes.

Les candidoses buccales seront traitées sans attendre car elles aggravent le syndrome sec.

Enfin, certains exercices (mâcher du chewing-gum) peuvent améliorer l'état des patients.

Augmenter l'hydratation de l'oeil. La sécheresse oculaire est principalement traitée par l'utilisation de larmes artificielles et une large gamme de produits sont disponibles. Les larmes artificielles doivent être utilisées régulièrement et plus souvent dans des conditions environnementales sèches telles qu'en avion lors de vol long courrier, dans les locaux climatisés ou les jours chauds et/ou venteux. Il est conseillé d'utiliser, dans la journée, des collyres sans conservateur, à dose unique, comme le sérum physiologique. Pour la nuit, on peut utiliser des gels à base de carbomère ou d'acide hyaluronique qui ont une action plus longue que les larmes mais présentent l'inconvénient de brouiller la vision.

Le port de lentilles de contact est fortement déconseillé. Les lunettes de soleil sont indiquées dès les premiers rayons. On peut aussi conseiller d'installer des humidificateurs dans les pièces d'habitation.

La chirurgie (occlusion des canaux lacrymaux inférieurs), pour ralentir la disparition des larmes, constitue également une autre possibilité de traitement quand les larmes artificielles ne sont pas suffisantes.

Diminuer la sécheresse vaginale. On recommande l'utilisation de gels, d'ovules ou de crèmes spécifiques.

Chez la femme ménopausée, le traitement hormonal substitutif améliore la sécheresse vaginale. Mais ce phénomène a tendance à diminuer lors de la grossesse.

Attention ! Certains médicaments ont des effets asséchants au niveau de la bouche : il s'agit de l'atropine, de certains antidépresseurs (Anafranil®, Laroxyl®, Tofranil®...), des anti-parkinsoniens atropiniques (Lepticur®), de certains anti-arythmiques (Rythmodan®), des neuroleptiques et des dérivés de la morphine.

Par ailleurs, le cannabis, le tabac, l'ecstasy et la cocaïne ont aussi un effet asséchant.

Complications

Les complications les plus fréquentes sont buccales (caries, mycoses, déchaussement dentaire), oculaires (kératite), systémiques (hypertrophie parotidienne, syndrome de Raynaud, myosite, purpura) ou encore une fatigue chronique.