Détecter les signes précoces | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 168 du 01/02/2002

 

ALZHEIMER

Actualités

Au coeur des débats de la 6e rencontre nationale des Forums Alzheimer(1), le diagnostic précoce de cette maladie dévastatrice est apparu comme un prérequis à l'amélioration de la qualité des soins. Avec 100 000 nouveaux cas par an et seulement 30 à 50 % de malades diagnostiqués selon les régions, la maladie d'Alzheimer demeure un problème majeur de santé publique. Si le plan démence élaboré par le gouvernement est une première réponse à l'amélioration de la prise en charge des patients, de nombreux progrès restent à accomplir concernant le diagnostic précoce. Ce diagnostic est essentiel sur le plan individuel, de la famille, des conjoints d'une part, et de la société d'autre part. Comme le rappelle Françoise Forette(2) : « Tout l'entourage est fragilisé et à haut risque de décompensation somatique et psychologique. » Il faut donc sortir du déni, aussi lourdes que soient les conséquences de l'annonce d'un tel diagnostic. Reste que ce diagnostic est difficile, notamment aux stades précoces de la maladie. Le Dr Benoit Lavallart, gériatre et chargé des pathologies du vieillissement à la Direction générale de la santé, affirme « la nécessité d'informer le public afin de détecter les signes précoces dans la vie quotidienne et d'orienter les patients vers les consultations mémoire ». À cet égard, une formation médicale sera organisée en 2003 et concernera notamment les personnes intervenant dans les consultations mémoire. Son objectif : aider les infirmières, aides-soignantes et aides à domicile à dépister tôt la maladie.

Baisse du coût de la prise en charge.

Car le diagnostic précoce présente manifestement un double intérêt pour le patient. Le premier est de permettre son inscription précoce dans une filière de soins avec des interventions interactives. Le deuxième est de traiter précocement. On dispose aujourd'hui de traitements (inhibiteurs sélectifs de l'acétylcholinestérase) qui ont une réelle efficacité sur les performances cognitives et les activités de la vie quotidienne. Il en résulte d'une part une diminution du poids de la maladie pour l'entourage et, d'autre part, un retard à l'institutionnalisation. Le ralentissement de l'évolution a également une incidence favorable sur le coût de la prise en charge de la maladie, l'institutionnalisation étant le poste le plus coûteux.

1- 18 et 19 janvier 2002, Paris. 2- Gérontologue, hôpital Broca, Paris.

Bourses Florence Nightingale

Lors de la 6e rencontre nationale des Forums Alzheimer, le laboratoire Eisai(1) a annoncé la création d'une fondation dont les axes majeurs sont la formation des soignants et l'amélioration de la prise en charge médicosociale des patients.

Les premières actions de cette fondation visent à soutenir la formation des professionnels de santé en général et des infirmières en particulier. 50 bourses(2) d'une valeur de 5 000 F environ chacune seront délivrées chaque année à des infirmières, en institution (maison de retraite, HAD) ou en soins à domicile, ayant suivi des cours de perfectionnement visant à améliorer leurs connaissances et leurs pratiques pour le bien-être des malades. Ces bourses récompenseront un projet de soins ou des actions de terrain élaborées dans le cadre de la formation. Il s'agit, pour Eisai, de s'inscrire dans la continuité de la pensée, innovante pour l'époque, de l'infirmière britannique Florence Nightingale (1820-1910) : une fois qu'une infirmière « a appris à apprendre », il faut poursuivre le processus au-delà de la formation proprement dite car, « tous les cinq ou dix ans, une nouvelle formation est de nos jours vraiment indispensable ».

1- Eisai SA, tour Manhattan, 5-6 place de l'Iris, 92095 Paris La Défense 2 cedex. Tél. : 01 47 67 00 05.

2- Bourses Florence Nightingale pour la qualité des soins.

Unités d'accueil spécialisé Alzheimer

Ce « manuel de conception architecturale » détaille tous les éléments techniques spécifiques aux unités destinées à prendre en charge les malades souffrant de maladie d'Alzheimer et syndromes apparentés. Brigitte Chaline, architecte de formation et consultante en organisation hospitalière, traque les pièges et les oublis susceptibles de compromettre la qualité des soins. Largement illustré, ce manuel tisse le lien entre équipes soignantes, directeurs d'établissements ou de maisons de retraite, architectes et mairies. Renseignements : 01 58 05 10 70.

Nouveaux outils pour les généralistes

De nouveaux outils de dépistage vont être mis à la disposition des médecins généralistes non spécialistes. Une batterie cognitive courte - mais discriminante entre malades d'Alzheimer et patients sains - composée de tests simples et sensibles, sera distribuée aux médecins généralistes très prochainement. Quatre petits tests, réalisables en moins de dix minutes, sont financés par le laboratoire Eisai.