La situation s'améliore - L'Infirmière Magazine n° 170 du 01/04/2002 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 170 du 01/04/2002

 

INFECTIONS NOSOCOMIALES

Actualités

Les résultats de la deuxième enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales, qui a été menée au milieu de l'année 2001, sont enfin connus. Ils indiquent une amélioration globale par rapport aux chiffres de 1996. Entre la première et la deuxième enquête, on observe en effet une diminution de 12 % du taux de patients infectés dans les établissements (5,9 % en 2001 contre 6,7 % en 1996), et de 16 % du taux d'infections acquises dans les établissements (6,4 % contre 7,6 %).

En 2001, les infections urinaires sont toujours les plus importantes (39,9 %), suivies des infections cutanéo-muqueuses (10,8 %), des infections du site opératoire (10,3 %), des pneumopathies (10,0 %) et des infections respiratoires hautes (8,7 %). Les micro-organismes les plus fréquemment identifiés sont Escherichia coli (22,6 %), Staphylococcus aureus (19,8 %) et Pseudomonas aeruginosa (11,1 %).

Au-delà des chiffres, les résultats de cette enquête nationale sans précédent (1 533 hôpitaux et cliniques ont participé) témoignent « d'un progrès dans l'attention accordée aux infections nosocomiales et de la mobilisation de tous les professionnels de santé dans leur surveillance », estime ainsi Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé.

Résistance aux antibiotiques.

Le principal point noir de ces résultats concerne la résistance bactérienne aux antibiotiques. Ainsi, la proportion de Staphylococcus aureus résistants à la méticilline (SARM), lorsqu'un antibiogramme était documenté, a augmenté. Elle était de 64 % en 2001, contre 57 % en 1996 (soit 11 % d'augmentation relative). Ce qui a poussé Bernard Kouchner à proposer un certain nombre d'actions de sensibilisation pour inciter les médecins à prescrire les antibiotiques de manière plus rationnelle et plus « raisonnée ».

Au programme également, pour les années 2002-2005, le renforcement de la lutte contre les infections nosocomiales par le respect des précautions de base, notamment en ce qui concerne l'hygiène des mains avec la généralisation des solutés hydro- alcooliques (SHA). Mais, sur ce terrain, la guerre est loin d'être gagnée... Et la lutte continue !