Les nouveau-nés touchés !

« Les infections nosocomiales concernent aussi les services de néonatalogie et de réanimation néonatale, où les nouveau-nés et les prématurés en sont trop souvent les victimes. Pourtant, ces infections-là sont encore méconnues, donc sous-estimées », avertit d'emblée le Pr Yannick Aujard, chef du service de néonatalogie de l'hôpital Robert- Debré (AP-HP, Paris), lors du IIIe Congrès national organisé à Paris le 7 mars dernier(1). D'après le Pr Aujard, « en dépit des précautions prises, le nouveau-né détient même, avec l'adulte en réanimation cardiologique, le triste record de fréquence des infections liées aux cathéters veineux centraux (CVC) ». De fait, 50 à 70 % des infections nosocomiales en néonatalogie sont associées à un CVC. Premier germe en cause : le staphylocoque à coagulase négative (SCN). Mais les entérobactéries et le Pseudomonas gagnent du terrain... Et, si la mortalité est faible avec le SCN, elle est trois fois plus élevée avec le Candida et six fois plus importante avec le Pseudomonas.

Avec ce dernier germe, le pronostic est même particulièrement sévère (60 % de mortalité chez le prématuré de moins de 1 500 g, contre 10 % avec le SCN). « Les infections nosocomiales en néonatalogie n'ont rien à voir avec celles de l'adulte », insiste pour sa part le Dr Michèle Guibert, bactériologiste à l'hôpital Antoine-Béclère (AP-HP, Clamart). Il faut donc tenir compte de la spécificité de chacun des services : la pédiatrie néonatale, les soins intensifs et la réanimation néonatale (où le risque est le plus élevé).

D'où l'importance de réaliser des études locales, en utilisant les mêmes définitions et des critères constants, afin de pouvoir comparer les résultats, moins entre services différents que pour un même service au fil du temps. Ce qui permet d'effectuer un suivi en continu, de mieux sensibiliser les équipes soignantes et d'obtenir de meilleurs résultats.