Surveillance des antiémétiques - L'Infirmière Magazine n° 170 du 01/04/2002 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 170 du 01/04/2002

 

Mode opératoire

Objectif

Le protocole antivomitif est mis en place pour la prévention de l'intolérance digestive. Il traite les nausées induites par différents facteurs (chimique, sensitif, grossesse, etc.).

Actions de surveillance

Lors de l'administration. La prise est généralement effectuée quinze minutes avant les repas. Pour une chimiothérapie, il convient de se conformer au protocole de chimiothérapie établi par le cancérologue. Généralement, l'antivomitif est administré en injectable quinze minutes avant la cure, à renouveler si nécessaire. On effectuera le calcul du débit de la perfusion et sa surveillance. Il sera réalisé après la cure de chimiothérapie un relais préventif par voie orale. Le principal geste infirmier consiste à prévoir un haricot à usage unique et des essuie-mains.

Contrôle de l'efficacité. Il faut constater l'absence ou la diminution de la fréquence des vomissements. En cas de nausées, signes annonciateurs de vomissements, elles seront évaluées selon les dires du patient. Le médecin pourra réévaluer la posologie.

Mise en place de la surveillance. La prise du poids et l'hydratation seront effectuées en cas de vomissements persistants. La recherche d'une hypaliémie est nécessaire si les vomissements créent une déshydratation, la normale étant de 3,5 à 5 meq/l de potassium.

Dépister les effets secondaires. Les antiémétiques sont généralement bien tolérés. À forte dose et en usage prolongé quelques troubles peuvent apparaître :

- troubles extrapyramidaux (uniquement à fortes doses) : spasmes, contractures, douleurs musculaires ;

- troubles neurosensitifs : à forte dose et en usage prolongé, des céphalées, des diarrhées et des vertiges, une hypotension et un état de somnolence peuvent apparaître.

Exemples de protocoles.

- Kytril (antiémétique) : une ampoule dans 100 ml de soluté salé isotonique à passer en dix minutes ;

- Zophren (antiémétique) : une ampoule IV quinze minutes avant la « chimio ». Relais après la cure avec Zophren® comprimé, un comprimé par jour pendant cinq jours ;

- Primpéran inject. (antiémétique), une ampoule IVD à passer quinze minutes avant l'injection de l'anticancéreux ;

- Primpéran inject. (antiémétique) 5 mg en IVD, toutes les huit heures si nécessaire, après la chimiothérapie.

Vomissements de la grossesse

Les nausées et vomissements liés à la grossesse sont fréquents chez 50 à 90 % des femmes. Ces troubles surviennent fréquemment le matin à jeun, et disparaissent souvent vers le troisième mois de grossesse. Ils n'ont pas de répercussions sur le foetus ou le déroulement de la grossesse. De cause inconnue, les troubles reposent sur plusieurs hypothèses. Le traitement est fondé sur le respect des règles hygiénodiététiques et sur l'utilisation parfois controversée d'antiémétiques.

Règles comportementales à respecter.

- Choisir des aliments appétissants ;

- Éviter les odeurs de nourriture provoquant des nausées ;

- Prise de nourriture sèche et de boissons gazeuses (Coca Cola®) ;

- Prendre des petits repas toutes les deux à trois heures au cours de la journée ;

- Prendre un petit-déjeuner au lit avant de se lever. Les repas peuvent être pris allongé ;

- Préférer une alimentation riche en sucre et pauvre en graisse. Éliminer les repas trop lourds ;

- Boire souvent en petites quantités ;

- Sortir à l'air frais ;

- Éviter l'anxiété et le stress.

Traitements médicamenteux. Ils sont prescrits par le médecin pour soulager la femme enceinte.

→ Produits disponibles. Les dérivés de la phénothiazine, apparentés aux neuroleptiques, ne sont pas tous utilisables pendant la grossesse. Le Primpéran n'est utilisable que si nécessaire. Vogalène n'est pas retenu dans le traitement des nausées et des vomissements. Il est conseillé par prudence d'en limiter la prescription pendant la grossesse. Enfin, il est préférable de ne pas utiliser Motilium ou Peridys. Les médicaments du mal des transports (antihistaminiques H1 tels que Nautamine® ou Dramamine) traitent les mêmes symptômes que ceux de la grossesse. Ils ne sont pas déconseillés chez la femme enceinte mais ne doivent être utilisés qu'en cas de troubles des transports.

→ Effets secondaires.

- troubles neuropsychiques (somnolence, sédation, lassitude, vertiges) ;

- troubles neuromusculaires (extrapyramidaux) : ils apparaissent une à trois heures après la prise (spasmes faciaux, trismus, crise oculogyre, révulsion oculaire, protrusion de la langue, difficultés à déglutir) ;

- troubles digestifs (diarrhées, météorisme) ;

- troubles allergiques et endocrinologiques, rares.

→ Posologie.

- Primpéran soluté buvable aromatisé à l'orange et l'abricot : une à deux cuillerées à café par prise trois fois par jour en respectant un intervalle de six heures entre les prises ;

- Primpéran comprimé : la dose usuelle est de 1/2 à 1 comp. trois fois par jour en respectant un intervalle de six heures entre les prises ;

- Primpéran suppositoire quand la voie orale n'est pas possible.