Notre profession choyée par les Français - L'Infirmière Magazine n° 171 du 01/05/2002 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 171 du 01/05/2002

 

Actualités

Exclusif ! Un sondage d'opinion Ipsos commandé par L'Infirmière magazine révèle que l'image des infirmières auprès du grand public est excellente ! On reconnaît leur rôle propre, et l'on plébiscite leur humanisme...

Infirmières ! À vos postes... de télévision ! La profession infirmière intéresse le grand public. La preuve, France 2, en partenariat avec L'Infirmière magazine, consacre le samedi 4 mai un numéro de Savoir plus santé à la profession, intitulé Mon infirmière à moi. La presse écrite emboîte le pas avec l'hebdomadaire La Vie qui réalise un reportage sur les infirmières dans son édition du 2 mai. Par ailleurs, un sondage d'opinion réalisé par Ipsos pour L'Infirmière magazine confirme ce que nous suspections déjà. Bonne nouvelle ! Le rôle de l'infirmière est considéré à sa juste valeur. En effet, 82 % des personnes interrogées pensent que la participation aux décisions importantes avec le médecin fait partie de vos missions et 63 % estiment qu'il est aussi de votre ressort de conseiller les patients sur leur traitement médical. Instructive aussi, la différence de perception de la profession selon l'âge des interviewés : les moins de 35 ans accordent plus d'importance à la mission d'information sur l'état de santé du patient (69 % des moins de 35 ans pensent que la mission d'information est dans leur rôle contre 56 % pour les personnes de 35 ans et plus) ainsi qu'à celle de conseil sur le traitement médical (66 % des moins de 35 ans jugent qu'il est dans le rôle de l'infirmière de conseiller les patients sur leur traitement médical contre 63 % pour l'ensemble de la population interrogée).

Image duale.

L'opinion semble en revanche mal informée en ce qui concerne la technicité du métier. En effet, 72 % des personnes sondées pensent qu'il n'est pas du ressort de l'infirmière de réaliser seule des soins médicaux de haute technicité. Faussement paradoxal aussi le sentiment des interviewés sur la participation effective des infirmières aux décisions importantes prises par les médecins : 48 % pensent qu'elles n'y participent pas activement (contre 43 % qui pensent le contraire). Or 82 % estiment qu'elles devraient y participer.

C'est une fois encore la confirmation de l'image duale des infirmières, davantage associées à un certain relationnel avec le patient qu'à des gestes techniques. Et pourtant, le rôle infirmier est bien double : technicien et humain, les deux aspects sont indissociables. D'ailleurs, il n'est pas rare d'entendre les infirmières se plaindre d'être devenues des techniciennes, dispensant les soins techniques à la chaîne sans avoir de temps à consacrer au relationnel. Certains reportages de l'émission Savoir plus santé montrent cette technicité : le rôle ultra-technique des infirmiers au centre des grands brûlés de l'hôpital Édouard-Herriot (Hospices civils de Lyon), une journée avec Sylvie, infirmière anesthésiste et mère de famille, ou encore Cathy et Blandine, deux infirmières aux urgences, témoignent des responsabilités techniques et du stress quotidien inhérents au métier.

Relationnel occulté.

L'opinion des associations de patients sur la question est enrichissante. Pour Sylvie Ravilly, directrice médicale de l'association Vaincre la mucoviscidose, deux types d'infirmières interviennent auprès des patients souffrant de mucoviscidose : les infirmières coordinatrices, basées à l'hôpital, et les infirmières libérales qui dispensent les soins techniques à domicile. Ces infirmières prodiguent des soins de haute technicité (aérosolthérapie, nutrition entérale, oxygénothérapie, etc.). Mais Sylvie Ravilly insiste sur le fait que ces soignantes ne sont pas que des techniciennes de la mucoviscidose. Elles maîtrisent aussi parfaitement l'aspect relationnel. Elles sont présentes pendant la durée de la perfusion (une heure environ), temps consacré à la discussion entre le patient et l'infirmière sur sa maladie, sa vie, les traitements, etc. De plus en plus, les infirmières coordinatrices ont un rôle de premier plan vis-à-vis des patients et si elles ne prennent pas de décision importante sans l'avis du médecin traitant, elles participent activement aux réunions de synthèse sur les patients. Christine, une patiente diabétique, pense que les infirmières font plutôt un travail technique car dans le contexte actuel de pénurie infirmière, « elles n'ont plus forcément le temps de faire du relationnel, et c'est bien dommage ! » Enfin, l'étude Ipsos révèle le fort capital de sympathie associé à la profession : 69 % des personnes interviewées conseilleraient à un jeune la profession d'infirmier ou d'infirmière. La reconnaissance du métier par le grand public n'est donc plus à démontrer. Reste à savoir si les pouvoirs publics iront dans le sens de cette reconnaissance en lui donnant les moyens nécessaires...

Savoir plus santé : « Mon infirmière à moi »

Savoir plus santé est une émission de Martine Allain-Régnault et Laurent Broomhead, préparée par Marie-Françoise Grillot, et diffusée tous les quinze jours, le samedi à 13 h 45 sur France 2. À travers l'expérience des professionnels de santé et des patients, ce programme permet de comprendre les problèmes médicaux et sociaux majeurs de notre société.

La prochaine émission, Mon infirmière à moi, retransmise le 4 mai, est agrémentée de sept reportages. Le stress de Sylvie dévoile la vie d'une infirmière anesthésiste jonglant entre l'hôpital et sa vie familiale. Bruno, infirmier libéral retrace la folle journée d'un soignant ne faisant pas moins de 20 visites par jour. Andrée, psy à domicile est le rayon de soleil de ses patients et de leur entourage. Julien et son infirmière préférée brosse le portrait d'un petit garçon cancéreux courageux, très attaché à son infirmière qui lui « donne envie de vivre ».

Comment ne pas admirer le travail technique et humain de Chantal et Thierry, dans le centre des grands brûlés de l'hôpital Édouard-Herriot à Lyon ? Un portrait croisé d'infirmières de deux générations différentes aux urgences du CHU de Lille met en évidence les différences de techniques et de savoir.

Enfin, des infirmiers humanitaires, en mission au Cambodge, incarnent le dévouement et les différences entre la médecine occidentale et celle des pays pauvres.