Du cousu main... - L'Infirmière Magazine n° 175 du 01/10/2002 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 175 du 01/10/2002

 

HYGIÈNE

Actualités

Un hôpital de Baltimore vient d'expérimenter un système de contrôle électronique d'hygiène des mains avec rappel à l'ordre des soignants « fautifs ». Autoritaire, mais efficace : les infections nosocomiales ont baissé.

Aux États-Unis, un système de contrôle électronique des pratiques d'hygiène des mains du personnel a permis de réduire les infections nosocomiales dans un hôpital.

Développé par la société américaine Amron, ce système était initialement utilisé pour rappeler à certains patients de prendre leurs médicaments ou de faire correctement leur toilette. Cette fois, il a servi à tester les pratiques d'hygiène dans une unité de soins chirurgicaux intermédiaires à l'hôpital Johns Hopkins de Baltimore(1).

Grâce à ce système, Sandra Swoboda et ses collègues ont pu mener une étude prospective de 15 mois dans cet établissement. Les résultats de leurs travaux ont été communiqués à San Diego lors d'un congrès d'infectiologie(2).

La première phase de l'étude consistait en un contrôle électronique de toutes les entrées et sorties du personnel hospitalier, que ce soit des chambres des patients, des salles de personnel ou des toilettes. Des observations portaient également sur l'utilisation d'eau aux lavabos, de savon et de produits nettoyants à base d'alcool.

Messages vocaux

Lors de la deuxième phase de l'étude, des messages vocaux de rappel à l'ordre ont été ajoutés au contrôle. Ces messages demandaient notamment au soignant de retourner se laver les mains dans la chambre d'un patient si cela n'avait pas été fait ! La diffusion de ces messages était supprimée pour la troisième phase de l'étude, tandis que les contrôles étaient maintenus.

Les chercheurs ont montré que la diffusion de « rappels à l'ordre » modifiait les comportements du personnel hospitalier, l'amélioration obtenue perdurant plus de deux mois et demi après l'arrêt de leur diffusion. Ils ont également attribué à la diffusion de ces messages la baisse des infections nosocomiales observée durant l'étude. En effet, le taux d'infections nosocomiales rapporté à la totalité des patients hospitalisés pendant plus de 48 heures a diminué de 25 % entre la phase I précédant la mise en place des messages, et la phase II où les messages ont été diffusés. Il a également baissé de 51 % entre la phase I et la phase III.

1- Cet établissement est doté de neuf chambres et quatorze lits d'unités de soins généraux postopératoires.

2- Interscience Conference on Antimicrobial Agents and Chemotherapy.