En panne d'intégration

Une enquête menée par l'Institut Louis Harris pour les magazines Déclic, et Pèlerin magazine a fait l'objet d'une conférence le 25 septembre dernier sur la prise en charge des handicapés. Pas moins de 9 500 questionnaires ont été envoyés aux familles prenant en charge une personne handicapée. Les difficultés éprouvées par les familles dont l'un des membres est handicapé se sont accrues. 82 % d'entre elles sont très inquiètes du devenir de leur enfant lorsqu'elles ne seront plus là. Cette inquiétude a progressé de 13 points par rapport à 2000. L'absence de structure adaptée et le manque de place en institutions spécialisées font partie des revendications fortes (31 % des familles ayant répondu sont inquiètes). On constate une augmentation du mécontentement (+8 points par rapport à 2000). La prise en charge de personnes handicapées par les familles se fait de plus en plus au détriment de leur temps libre. De plus, 44 % des parents d'enfants handicapés avouent avoir des difficultés financières.

L'intégration dans la société s'est nettement détériorée. 86 % des familles estiment que les personnes handicapées sont mal intégrées. Fait inquiétant, ce sentiment a augmenté de 20 points depuis 1997. Les attentes envers les pouvoirs publics sont encore plus fortes que par le passé. 88 % des sondés réclament une intervention des pouvoirs publics plus conséquente et 94 % d'entre eux pensent qu'ils ne s'intéressent pas suffisamment à leur situation.

Aide financière

Les familles attendent des pouvoirs publics tout d'abord une aide matérielle et financière (18 %) et une amélioration des structures spécifiques (16 %). Une note d'optimisme se dégage des améliorations concernant l'accès aux équipements sportifs et aux services publics. Cependant, l'accès aux transports publics reste problématique pour 60 % des sondés. Les professionnels de santé bénéficient d'une perception positive. Si les services rendus par les pharmaciens sont plébiscités par 63 % des sondés, la Sécurité sociale souffre encore d'une image négative. Les médecins libéraux sont appréciés par 76 % des familles de personnes handicapées, devant les hôpitaux (60 %) et les institutions spécialisées. Cependant, l'annonce du handicap par les médecins laisse à désirer pour 59 % des personnes ayant répondu au questionnaire. Elle est souvent jugée trop brutale. Au regard des résultats de cette enquête, un véritable malaise semble s'être emparé des familles. Mme Boisseau, secrétaire d'État aux Personnes handicapées, a du pain sur la planche.