Des infirmiers tout feu tout flamme

Tout fraîchement reconnus par l'article 29 de l'arrêté du 13 décembre 1999 relatif à la formation des sapeurs-pompiers, les infirmiers sapeurs-pompiers volontaires n'en mènent pas moins des missions qui valorisent leur rôle propre. Seul problème, qu'ont souligné Franck Nevache, infirmier sapeur-pompier, et Édith Lespagnol, infirmière chef de sapeurs-pompiers au service de santé et secours médical des Alpes-Maritimes : « Il n'y a pas de catégorie A parmi les sapeurs-pompiers, donc pas d'infirmier anesthésiste, pas plus que de cadre supérieur. Cependant, ce problème devrait être résolu d'ici quelques mois. » Néanmoins, ce handicap (passager) n'a pas empêché la mise en place de protocoles spécifiques, en collaboration avec le CHU de Nice. Intitulé « Protocoles infirmiers en urgence pré-hospitalière en l'attente du médecin », ce programme ambitionne de délivrer à tous les infirmiers de sapeurs-pompiers des protocoles leur permettant de délivrer des soins d'urgence en l'absence de médecins. Une révolution !

« Nouvelle fonction ».

Pour ce faire, une étude des besoins et des textes de loi a été menée par les infirmiers sapeurs-pompiers et le CHU de Nice. Heureuse surprise : l'article 13 du décret du 11 février 2002 habilite les infirmières à mettre en place des protocoles.

Quant au besoin des soignants, répondant à une enquête, 80 % de ces infirmiers souhaitent intervenir dans l'urgence sans médecins, et 80 % aimeraient utiliser des protocoles. Le besoin s'en faisant ressentir, l'équipe des Alpes-Maritimes a donc rédigé une série de protocoles destinés aux infirmières, portant sur divers soins : troubles de la glycémie, dyspnée, état de choc, etc. Ils ont été expérimentés cet été pendant trois mois par un infirmier dans un VSAB (véhicule de secours aux asphyxiés et aux blessés), dans les Alpes-Maritimes.

Et, de l'aveu même de Franck Nevache, ils ont permis de définir une « nouvelle fonction de l'infirmier, entre le secouriste et le médecin ».