DSF recrute !

Avis aux infirmières tentées par l'humanitaire, Douleur sans frontières recherche des bénévoles. Fondée en 1994 par une bande de copains dans un bistrot, cette ONG intervient « partout où ça fait mal » : Mozambique, Cambodge, Angola... Son action dépasse le strict cadre de la douleur organique. Infirmières, médecins et psychologues proposent une approche globale des soins, où la souffrance psychologique, souvent négligée par les équipes locales, n'est plus laissée pour compte. Cette approche permet notamment de mieux prendre en charge les victimes des mines anti-personnel, souffrant de douleurs du membre fantôme, de névromes... Outre les soins, les bénévoles sont engagés pour former le personnel local, afin que chaque pays acquière une « indépendance médicale » dans le traitement de la douleur.

Compagnonnage.

La durée des missions varie de quinze jours à six mois. Pour être candidat, il suffit d'envoyer CV et lettre de motivation à l'association(1). Mais, faute de pouvoir former ses bénévoles, DSF recrute en priorité les infirmières spécialistes de la lutte contre la douleur (titulaires d'un DU par exemple). Il vaut mieux « aguerrir ses compétences avant de se lancer », estime Yolande Meslet. Pour cette infirmière, qui a notamment effectué de nombreuses missions en Angola, « l'humanitaire n'est pas un spectacle mais un engagement ». Il faut faire preuve de patience (difficile d'introduire des changements) et s'adapter à des conditions d'exercice totalement différentes (au Mozambique, il y a trois pédiatres pour tout le pays !). Bref, comme le résume Michel Diaz, autre infirmier pour DSF, il convient de « concilier humanisme et professionnalisme ».

Pour pallier le « choc de la première mission », une « nouvelle » part toujours en binôme avec une ancienne ou un médecin. Comme le souligne Alain Serrie, le charismatique président de DSF, « il existe un réel compagnonnage au sein de l'association ».