Traitement de la rougeur et de la phlyctène - L'Infirmière Magazine n° 177 du 01/12/2002 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 177 du 01/12/2002

 

Mode opératoire

DÉFINITION

L'érythème est une rougeur qui ne s'efface pas à la vitropression. Elle correspond à la réponse de l'organisme à une pression du corps du patient sur un plan dur. Cette pression est responsable dans un premier temps d'une fermeture capillaire, puis lors du rétablissement du flux d'une hyperémie réactionnelle. La phase d'ischémie secondaire à l'hypoxie est suivie d'une dilatation des capillaires responsable d'une augmentation importante du débit sanguin (voir figure en bas de page).

La phlyctène sur fond érythémateux est souvent observée sur les régions talonnières où l'épiderme est fortement kératinisé.

OBJECTIF

À ces deux stades, les dégâts sont encore réversibles. Les techniques de prévention doivent être intensifiées.

MATÉRIEL

- Utilisation d'une échelle ou classification des risques (Norton, Waterlow, Braden, Peupliers-Gonesse, Angers, Genève) ;

- Utilisation d'une échelle ou classification des stades de l'escarre ;

- Support d'aide à la prévention ou traitement des escarres, surélévateur de jambe, botte de décharge en mousse ou orthèse de décharge ;

- Rougeur : hydrocolloïde transparent plaque ou film polyuréthanne ;

- Phlyctène :

- plateau à pansement ou compresses + champ ;

- lame de bistouri ;

- containers pour déchets ;

- chlorure de sodium à 0,9 % ;

- gants à usage unique ;

- pansement gras ou hydrocolloïde transparent plaque ou film polyuréthanne.

TECHNIQUE

Érythème

1- Recherche et suppression du point d'appui

- Mise en place d'un matelas d'aide à la prévention des escarres complétée par l'emploi d'un surélévateur de jambe ou botte de décharge en mousse ou orthèse de décharge ;

- Changement de position toutes les deux heures ;

- Selon la prescription médicale, protéger la peau si besoin par un film de polyuréthanne ou un hydrocolloïde transparent (forme plaque).

2- Suppression des facteurs favorisants

- Une toilette complète toutes les 24 heures ;

- Éviter toute forme de cisaillement ou de frottement. L'utilisation de coussins sous les creux poplités et mollets ou de poches à urines remplies d'air/eau est à proscrire. Favoriser l'utilisation de potence, soulève-malade. Manipulation à deux personnes évitant de « traîner » le malade ;

- Vérifier l'état de la literie afin de supprimer miettes de pain, épingles, bouton pression, etc.

Phlyctène

Selon la prescription médicale, plusieurs conduites à tenir peuvent être proposées en fonction du type de phlyctène :

- réaliser une brèche de taille suffisante avec une lame de bistouri (et non une aiguille) pour évacuer le contenu avec maintien du toit de la phlyctène si possible ;

- recouvrir par un pansement hydrocolloïde transparent (forme plaque) ou un pansement gras (interface) afin de maintenir un environnement humide favorable aux conditions de cicatrisation ;

- mettre la phlyctène hors appui dans la mesure du possible.

Le cas de la phlyctène hémorragique peut être envisagé de deux manières, soit :

- attendre sa dessication si elle est de petit volume ;

- exciser le toit de la phlyctène du fait du risque infectieux si elle est de grande taille.

SURVEILLANCE

- Douleur ;

- Surveillance de l'état de la peau (couleur, aspect) ;

- Surveillance de l'escarre.

RÉFÉRENCES

- Décret n° 2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier ;

- Textes de la conférence de consensus « Prévention et traitement des escarres de l'adulte et sujet âgé », Anaes, Paris, 15 et 16 novembre 2001 (http://www.anaes.fr).

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