Une validation scandaleuse - L'Infirmière Magazine n° 177 du 01/12/2002 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 177 du 01/12/2002

 

BLOC OPÉRATOIRE

Actualités

Les 10 et 23 octobre derniers, le décret et l'arrêté relatifs à l'organisation des épreuves de vérification des connaissances des aides opératoires et des aides instrumentistes ont été signés. On se souvient que l'article 38 de la loi CMU, en 1999, laissait un délai de régularisation pour les aides opératoires et les aides instrumentistes qui exercent dans les blocs opératoires sans aucune qualification jusqu'au 31 décembre 2002.

Que ce soit pour l'ancien ou le nouveau gouvernement, la méthode privilégiée semble être l'action en catimini, presqu'au mépris du savoir et des diplômes infirmiers (la présentation du projet de décret au CSPP n'a pas été faite puisque pour cause de dysfonctionnement d'organisation, les membres du CSPP ont refusé de siéger le 20 mars 2002).

Une épreuve contestée.

En trois ans, aucun accord avec les professionnels de santé, notamment en partenariat avec les Ibode et leurs formateurs, n'a été trouvé pour mettre en place une véritable formation théorique et pratique. Aucun moyen financier et pratique n'a été prévu par les ministres de la Santé pour que les aides opératoires puissent suivre la formation d'aide-soignant ou d'infirmière... Alors que dans le même temps, les actions et la réglementation en faveur de la qualité des soins se multipliaient. Au lieu de cela, le décret et l'arrêté prévoient une épreuve écrite, à partir du 4 décembre, sous forme de QCM pour les candidats, ayant exercé au moins pendant six ans avant 1999. Pour l'AEEIBO, le Gipsi, le CEEP, la CNI, Convergence infirmière, le CNIL et le Snics-FSU, « cette épreuve est dénuée du plus élémentaire sérieux ».

Suite à cette incurie, il ressort deux perdants. Les infirmières, qui voient valider par le biais de cette épreuve l'exercice illégal de leur profession, et les aides opératoires, estimés à 4 000, qui subiront tout au long de leur vie professionnelle la contradiction de cet état de fait. Les associations ont engagé un recours en annulation auprès du Conseil d'État, et ont établi un recours en référé pour suspendre les effets de l'arrêté du 23 octobre.