Attention à la baisse de vigilance ! - L'Infirmière Magazine n° 178 du 01/01/2003 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 178 du 01/01/2003

 

Sida

Actualités

Si les pays où la progression est la plus inquiétante sont surtout situés en Afrique, en Asie et en Europe orientale, la situation dans notre pays n'est pas rassurante pour autant : toutes les cinq heures, près de trois personnes seraient contaminées en France.

Selon de nombreux médecins, une des populations les plus touchées actuellement serait constituée de quadragénaires divorcés. Peu habitués au port du préservatif, ils se considéreraient moins exposés que les plus jeunes, les homosexuels ou les drogués.

Or, s'il avait diminué jusqu'en 1999, le nombre de cas de sida par contamination hétérosexuelle augmente depuis l'année 2000, pour atteindre près de 50 % en 2002. C'est probablement une des raisons pour lesquelles la proportion de femmes atteintes n'a cessé de croître ces dernières années : alors qu'on comptait en France une femme contaminée pour cinq hommes au début des années 90, la proportion est passée à une femme pour 2,8 hommes en 2001(1).

1- Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2 juillet 2002.

Déclaration obligatoire

La déclaration obligatoire de la contamination par le VIH est entrée en vigueur le 1er janvier 2003. Cette mesure permettra d'obtenir des renseignements épidémiologiques plus fiables. Néanmoins, selon Sida info-service, le délai très variable entre la contamination et le dépistage risquerait de fausser les données obtenues. C'est pourquoi un « test désensibilisé » permettra de découvrir si la personne est contaminée depuis plus de six mois.

Un espoir : l'immunité naturelle

Des chercheurs américains ont annoncé en septembre avoir découvert les causes de l'immunité naturelle de certaines personnes séropositives qui ne déclarent jamais la maladie. Cette recherche a été initiée à partir du cas mystérieux de prostituées kenyanes très fréquemment en contact avec le virus, et qui ne développaient pas le sida. La solution se trouverait dans des protéines sécrétées par les lymphocytes T CD8 : des alpha-défensines-1, 2 et 3. On estime aux États-Unis à 1 ou 2 % le nombre de personnes bénéficiant de ce cadeau de la nature. Cette découverte pourrait déboucher à terme sur la création de nouveaux médicaments.

Des chiffres inquiétants

- En France :

- 55 104 cas de sida comptabilisés.

- 2,8 hommes pour une femme.

- 48,7 % des nouveaux cas sont d'origine hétérosexuelle.

- Environ 40 000 personnes sont décédées depuis le début de l'épidémie.

- Le nombre de nouvelles contaminations ne baisse plus que de 5 % par an.

Source : Institut de veille sanitaire.

- Dans le monde :

- 42 millions de personnes vivent avec le VIH.

- 5 millions de personnes l'ont contracté en 2002.

- 3,1 millions de personnes sont mortes du sida, dont 2,4 millions d'Africains.

- 7 millions de personnes sont touchées par le virus en Asie et dans le Pacifique, dont un million en Chine.

- L'Inde est passée au second rang des pays les plus touchés par le VIH.

Source : OMS.

Une cyber bonne idée...

Premier dans son genre, gratuit et ouvert à tous, le Cybercrips(1) a trouvé sa place il y a un an dans le hall d'entrée de la tour Montparnasse à Paris. C'est à Benoît Félix, un infirmier de 42 ans, que l'on doit la création de ce lieu dont l'ambiance ludique et détendue a déjà attiré environ 15 000 jeunes et adolescents.

Espace salon, salle de projection, distribution gratuite de préservatifs masculins et féminins, témoignage de personnes atteintes, etc., les 13-25 ans sont ici informés par tous les moyens. Sans parler de cette idée astucieuse : la « boîte magique » qui permet aux filles de s'entraîner à poser des préservatifs à l'abri des regards, grâce à un dispositif constitué d'une boîte contenant un sexe en bois.

Si plusieurs conseils régionaux se disent très intéressés par le concept, aucun autre espace de ce type n'a encore vu le jour en France. Peut-être une idée pour des infirmiers souhaitant s'impliquer dans ce combat essentiel ?

1- http://www.cybercrips.net Tél. : 01 56 80 33 34