Le patient suivi de près - L'Infirmière Magazine n° 179 du 01/02/2003 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 179 du 01/02/2003

 

CANCER

Actualités

Le rapport de la commission d'orientation de lutte contre le cancer préconise un service de suivi individualisé de soins et services au patient (Siss). L'infirmière, formée à cette tâche, devrait en assumer la coordination.

Le 16 janvier était remis à grand fracas médiatique le rapport de « la commission d'orientation de la lutte contre le cancer ». Début mars, le ministère de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées, ainsi que le ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles technologies devraient présenter au président de la République les propositions à mettre en oeuvre. Quelle devrait être la place de l'infirmière dans le dispositif ? « Le cancer est une épreuve qui s'accompagne souvent d'une grande détresse psychologique, et parfois sociale, soulignait M. Mattei le 16 janvier. Ce sont des attitudes concrètes d'écoute et de respect, ce sont des réponses individualisées à la douleur physique et psychique des malades, qui sont attendues de la part des personnels prenant en charge le cancer, au-delà des soins. »

Les infirmières reconnaîtront là une bonne part de leur travail et de leurs difficultés. Ce rapport tire la sonnette d'alarme, notamment en matière de prévention. Mais il n'énonce pas les expériences mises en place par des équipes pluridisciplinaires de soignants dans les services de cancérologie, les centres régionaux de lutte contre le cancer... Des initiatives souvent mises en oeuvre en dépit des difficultés financières. L'infirmière en cancérologie joue un rôle essentiel dans l'information et l'éducation du patient. Des infirmières assument notamment la responsabilité d'un centre d'information et de documentation, comme l'Espace Cristal aménagé dans le service de radiothérapie-oncologie, au centre hospitalier Lyon-sud. Les infirmières prennent aussi des initiatives en matière d'amélioration du confort des patients face à la maladie, telles les consultations de soins esthétiques.

Quelle formation ?

L'équipe de la commission, présidée par le professeur Lucien Abenhaim, directeur de la DGS, a certainement rencontré, observé ces initiatives. Qu'en a-t-elle retiré pour les infirmières ? Elle préconise la création dans chaque établissement traitant des cancers d'un service de suivi individualisé de soins et services au patient (Siss). Ces services seraient animés par « des infirmières de santé publique », chargées de coordonner les différents intervenants et faciliter le recours à tous les services, pour chaque patient pris en charge. « Ce nouveau métier suppose des objectifs et un programme de formation. Le travail sur cette définition est une urgence, si on souhaite voir aboutir rapidement la prise en charge personnalisée et à la carte des patients atteints de cancer. » Mais le programme de formation initiale comprend déjà un module « soins infirmiers aux personnes atteintes d'hémopathies et de cancers ». Quelle forme prendrait cette formation : une spécialité, un certificat après le DE ?

L'Association française des infirmières en cancérologie devrait être consultée à ce sujet par le ministère de la Santé. Cette même question sera abordée lors des 6es Rencontres infirmières en oncologie le 8 mars prochain, à Paris.

EN BREF

Le cancer en France

> 148 584 décès en 1999

> 2e cause de mortalité après les affections cardiovasculaires

> Un décès sur quatre chez la femme

> Causes de décès les plus fréquentes par ordre décroissant en 2000 : cancer du poumon, cancer de l'intestin, cancer des voies aérodigestives supérieures, cancer du sein, cancer de la prostate

> 239 établissements de santé identifiés par les Sros en 2002 pour mettre en oeuvre des soins spécialisés de cancérologie (hors Île-de-France et Guyane), ainsi que 40 réseaux de cancérologie