Les correspondants, acteurs incontournables - L'Infirmière Magazine n° 179 du 01/02/2003 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 179 du 01/02/2003

 

HYGIÈNE HOSPITALIÈRE

Actualités

L'hygiène hospitalière ne s'apprend pas seulement dans les livres. C'est aussi une question de « terrain » et de pratique clinique. Un constat avéré lors de la 4e Journée d'hygiène hospitalière de Moulins-Yzeure(1).

En hygiène hospitalière, l'essentiel se passe auprès des malades, au plus près du soin. Dans ce domaine, aux côtés du Comité de lutte contre les infections nosocomiales (Clin) et de l'Équipe opérationnelle d'hygiène hospitalière (ÉOHH), les correspondants en hygiène jouent un rôle fondamental. L'identification, au sein de chaque service ou secteur d'activité, de correspondants en hygiène a pour objectif de « relayer les actions de prévention des infections nosocomiales », comme le précise une circulaire ministérielle récente(2), qui définit leurs missions.

Cependant, ces correspondants sont bien plus que de simples « relais ». Ce sont des acteurs incontournables, sans lesquels rien de durablement efficace n'est possible.

« Leviers ».

Pour Hélène Quesney, infirmière en cardiologie et correspondante en hygiène hospitalière « de la première heure » au sein du centre hospitalier de Moulins-Yzeure (Allier), « sur le terrain, les correspondants effectuent un important travail de proximité. Plus que des "relais", ce sont de véritables "leviers" qui permettent de démultiplier les forces, d'accélérer les transformations et d'améliorer les pratiques de l'établissement ».

Généralement organisés en réseau (plus ou moins formalisé, selon les établissements de santé), les correspondants sont à l'interface entre le Clin, l'ÉOHH, mais aussi la direction (conseil d'administration, direction générale, direction des soins...), la CME (Commission médicale d'établissement), le CHSCT (Comité d'hygiène et de sécurité des conditions de travail).

Les correspondants en hygiène collaborent également avec la médecine du travail, par exemple pour la prévention des accidents d'exposition au sang (AES) et, bien sûr, avec l'équipe de soins. Bref, ils oeuvrent au « coeur de l'hygiène » et contribuent, plus généralement, au bon fonctionnement de l'établissement. Politique qualité et accréditation obligent.

Communicateurs avant tout.

Concrètement, quel est leur rôle ? La surveillance et la prévention des infections nosocomiales, bien sûr, mais aussi la diffusion des informations (nouvelles recommandations, protocoles, guides de « bonnes pratiques »...), le signalement des événements inhabituels ou indésirables (alerte du Clin en cas d'épidémie, par exemple), la formation de leurs collègues et l'évaluation (des pratiques, des moyens mis en oeuvre et/ou des résultats obtenus).

Quelles sont les qualités requises pour être un « bon » correspondant en hygiène ? « Il faut avant tout être volontaire, motivé, à l'écoute de l'équipe de soins, et aussi avoir quelques dispositions pour la communication », estime Hélène Quesney... qui visiblement n'en manque pas !

Rencontre annuelle.

Dans l'inter-région pilotée par le C.Clin Sud-Est (basé à Lyon), dont dépend Moulins, les correspondants mettent en commun leurs expériences à l'occasion d'une journée de rencontre annuelle.

La deuxième du genre s'est tenue en octobre dernier. Au programme : la pluridisciplinarité, la transversalité et le décloisonnement. Des concepts qui sont dans l'air du temps, mais qui sont néanmoins très importants : « Car, dans le système hospitalier, chacun joue un rôle complémentaire... Et c'est seulement si l'on avance ensemble que l'hygiène et la qualité progresseront », insiste Hélène Quesney.

1- Journée organisée par le Malin (alias Moulins association de lutte contre les infections nosocomiales), présidé par le Dr André Marcuccilli, également président du Clin du CHMY (centre hospitalier de Moulins-Yzeure), BP 609, 03006 Moulins cedex. Contact : Annie Zilber, cadre hygiéniste. Tél. : 04 70 35 77 77. N. B. : le CHMY résulte de la fusion de l'hôpital général de Moulins et de l'hôpital spécialisé d'Yzeure. 2- Circulaire DGS/DHOS/E2 n° 645 du 29 décembre 2000.