Infirmière titulaire à mi-temps dans une résidence de personnes âgées, j'ai dit à une résidente qu'elle pouvait changer de médecin, les traitements de celui-ci n'étant pas très efficaces. La résidente a informé le médecin : celui-ci était mécontent. Ma responsable me dit que j'ai commis une faute professionnelle. Qu'en est-il ? - L'Infirmière Magazine n° 181 du 01/04/2003 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 181 du 01/04/2003

 

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Juridique

Effectivement, d'un point de vue déontologique, votre attitude n'est pas conforme. En effet, et conformément à l'article 12 du décret du 16 février 1993 relatif aux règles professionnelles des infirmiers et infirmières, « les infirmiers ou infirmières doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité. Il leur est interdit de calomnier un autre professionnel de santé, de médire de lui ou de se faire écho de propos susceptibles de lui nuire dans l'exercice de sa profession. Un infirmier ou une infirmière en conflit avec un confrère doit rechercher la conciliation. » Ainsi, votre comportement est effectivement constitutif d'une faute. Il aurait été plus judicieux, si vous aviez des doutes sur l'efficacité du traitement, d'en parler préalablement avec le médecin prescripteur, voire avec votre responsable. En revanche, si ce traitement avait pu vous apparaître non seulement inefficace, mais aussi et surtout dangereux, votre attitude, dans ce cas, n'aurait pas eu de caractère fautif. Enfin, si vous travaillez dans le secteur public, la loi vous impose, en plus, une obligation de réserve, « sanctionnable » en cas d'irrespect.