La chimio sans accroc... - L'Infirmière Magazine n° 181 du 01/04/2003 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 181 du 01/04/2003

 

CANCÉROLOGIE

Actualités

Les 6es Rencontres infirmières en oncologie organisées par l'Association française des infirmières en cancérologie (Afic) le 8 mars(1) consacraient une table ronde aux risques professionnels et aux aspects juridiques liés à la chimiothérapie. « C'est une préoccupation importante des soignants exerçant auprès des patients atteints de cancer », a précisé d'emblée la vice-présidente de l'Afic, Frédérique de Hoorne.

Selon Sylvie Pelletier, infirmière de recherche clinique, « les soignants sont exposés à des risques lors de la manipulation de substances cytotoxiques ».

Locaux spécifiques.

La circulaire 678 du 3 mars 1987 relative à la manipulation des médicaments anticancéreux en milieu hospitalier préconise l'utilisation de matériel et de locaux spécifiques et adaptés. « L'utilisation d'une hotte à flux laminaire est idéale pour deux raisons, a expliqué Sylvie Pelletier. Elle protège le manipulateur de l'inhalation des produits très volatils et des projections éventuelles, et elle protège la préparation du milieu ambiant. » Petit rappel pour la manipulation des cytotoxiques : le lavage antiseptique des mains et une tenue vestimentaire adaptée (surchaussures, blouse à manches longues et poignets renforcés, masque de protection jetable, charlotte, lunettes ou écran de protection en plastique, gants à usage unique stériles...(2) Il existe aussi des risques pour les infirmières libérales pratiquant des chimiothérapies à domicile. « Il peut y avoir risque par contact cytotoxique lors de la préparation ou de l'administration par voie percutanée (absence de gants) ou par voie externe : projection oculaire, inhalation, a noté Geneviève Bridier, membre du réseau INFI 92-94. Actuellement, l'infirmière libérale ne reconstitue ni n'administre pas plus de dix chimiothérapies par semaine au domicile du patient. Il n'existe pas d'évaluation approfondie de ces opérations dans le secteur libéral. Pourtant, nous disposons d'un outil pour évaluer les risques : l'indice de contact cytotoxique (ICC). Mais il n'est hélas pas utilisé en pratique. »

1- Afic, 14 rue Corvisart, 75013 Paris (06 17 81 69 83). 2- Cf. recommandations du C.Clin Sud-Ouest pour la manipulation des médicaments cytotoxiques, version n° 1, juillet 2002 et dossier du Centre national hospitalier d'information sur le médicament (CNHIM).