Le Smur paramédical fait grincer des dents - L'Infirmière Magazine n° 182 du 01/05/2003 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 182 du 01/05/2003

 

TOULON

Actualités

À partir du 1er juin, une des trois équipes Smur du CH de Toulon pourra effectuer des sorties sans médecin. Cette décision a été prise avec l'accord de l'ARH de Provence-Alpes-Côted'Azur. Elle provoque de nombreux remous au sein du Samu de France. Selon son président, Marc Giroud, « ce qui est présenté par l'ARH et le Samu comme une innovation intéressante constitue en fait un véritable recul ».

« L'infirmière agira bien sûr dans le cadre strict de ses compétences, précise le docteur Jean-Jacques Arzalier, chef du service Samu de Toulon. Elle sera envoyée par le médecin régulateur pour des patients qui ont besoin de soins paramédicaux. »

Raison première d'une telle décision : le manque de personnel avec la mise en place de la RTT médicale. Le CH de Toulon nécessitait 54 postes et n'en a obtenu que huit en 2003.

Médecin indispensable ?

Une solution a été vite adoptée. Responsable du centre 15 du Var, le docteur Jean-Jacques Raymond estime que « cette polémique n'a pas lieu d'être, la médecine d'urgence est en crise et il faut trouver des alternatives. On s'est aperçu que la présence d'un médecin n'était pas toujours nécessaire. Avec la régulation, la solution de mettre une infirmière en sorties secondaires s'intègre toujours dans le cadre des décrets de compétence. Ici, la DSI est favorable au projet. Il n'est pas question de laisser des infirmières partir seules sur des interventions vitales. Pas question non plus de les faire sortir seules quand il y a des points d'interrogation. »

« Et que se passe-t-il quand l'équipe paramédicale arrive sur les lieux, que la présence d'un médecin est indispensable mais que toutes les équipes médicales sont prises ? », demande Jean-Louis Sergent. Le représentant du collectif Iade à la CGT déplore cette « pratique d'essai sauvage », véritable « remise en question de la médicalisation des soins ». « On avance à pas de velours, admet le docteur Raymond, mais à l'avenir, à cause de la pénurie de personnel médical, il y aura obligation de trouver des alternatives... »