Les infirmières scolaires épargnées - L'Infirmière Magazine n° 182 du 01/05/2003 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 182 du 01/05/2003

 

DÉCENTRALISATION

Actualités

La loi de décentralisation présentée par le gouvernement Raffarin ne concerne finalement pas les infirmières scolaires. Le 28 février, à Rouen, lors des assises nationales des libertés locales, le Premier ministre a annoncé que les médecins scolaires et les assistantes sociales scolaires relèveraient dorénavant du département. Les techniciens et ouvriers de service (TOS) seront quant à eux placés sous l'autorité des collectivités.

En revanche, pour « les infirmières scolaires qui assurent l'éducation à la santé et sont intégrées au projet pédagogique des établissements », il n'était pas prévu de transfert. 110 000 personnes vont ainsi voir leurs compétences transférées aux conseils généraux tandis que les infirmières resteront sous la tutelle de l'Éducation nationale.

Victoire ?

« Nous avons très bien mené notre dossier pendant six mois et nous avons réussi à les convaincre. Pour nous, c'est une victoire », estime Brigitte le Chevert, secrétaire générale du Snics (Syndicat national des infirmières conseillères de santé). Le risque de se voir attribuer de nouvelles compétences s'est donc dissipé. Sylvianne Croon, présidente du Snaims (Syndicat national autonome des infirmières en milieu scolaire), se montre plus réservée : « Nous ne voyons pas en quoi cela va changer le travail avec les élèves. Il s'agit d'une étape de transition. Nous devrons, les infirmières comme les médecins, continuer à rendre des comptes à nos hiérarchies. »

Aujourd'hui, on compte 6 500 infirmières scolaires pour 7 800 collèges et lycées et 55 000 écoles primaires et maternelles. Face à la décision de décentraliser les médecins scolaires, le Syndicat de la médecine générale juge que « la séparation des médecins et des infirmières scolaires va à l'encontre de la recherche d'efficacité et de cohérence dans la gestion affichée. Les dysfonctionnements seront multiples et majeurs ». Le Snaims ne partage pas ce point de vue. « Nous restons persuadés qu'il n'y aura pas de coupure, note Sylvianne Croon. Au niveau de la prévention par exemple, les missions ne pourront se faire sans le médecin. »