Tour du monde en Samu - L'Infirmière Magazine n° 182 du 01/05/2003 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 182 du 01/05/2003

 

HUMANITAIRE

Actualités

Assez peu connu, le Samu mondial participe pourtant depuis vingt ans à des missions de secours dans le monde entier. Animé par une équipe pluridisciplinaire particulièrement aguerrie à la médecine d'urgence, il est mobilisable à tout moment, pour des missions dangereuses et complexes.

Le tremblement de terre de Mexico en 1985, la guerre du Liban en 1989, la Yougoslavie dès 1992, l'ouragan au Salvador en 1998... Voici quelques-unes des missions de secours auxquelles a participé le Samu mondial, présentées lors du salon Urgences 2003.

Le Samu mondial peut être envoyé sur une catastrophe naturelle, des conflits armés ou des mouvements de populations. Deux circulaires ont donné une existence légale à cette aide médicale d'urgence. La circulaire du 23 mars 1989 « définit les modalités de concours des établissements hospitaliers aux missions d'assistance médicale dans les pays confrontés à une situation d'urgence. Elle prévoit également le financement spécifique donné à la santé pour y faire face. De même, les conditions de déclenchement de ces missions, qui doivent être exceptionnelles et surtout avoir un caractère humanitaire, sont prévues. »

La circulaire du 1er février 1993, quant à elle, précise la participation des praticiens et fonctionnaires hospitaliers à des actions humanitaires. Le personnel volontaire sera mis en disposition pour des missions d'une durée maximale de trois mois et cela, par période de deux ans. Il doit signer une convention entre son établissement et l'organisme demandeur. Lors de ces expéditions, le Samu mondial est sous l'autorité conjointe du ministère de la Santé et du ministère des Affaires étrangères. Un matériel technique d'urgence est toujours en place près des aéroports internationaux.

Équipe pluridisciplinaire

La composition des équipes est pluridisciplinaire : un chef de mission, un médecin anesthésiste, un médecin spécialisé, des infirmières spécialisées et des logisticiens. Le personnel recruté pour de telles missions doit être « très aguerri à la médecine d'urgence, habitué à travailler dans des conditions très difficiles », précise Patrick Dufner, cadre supérieur infirmier au CHRU de Lille.

La France est divisée en six régions qui assurent une garde bimestrielle nationale. Des volontaires sont présents partout, prêts à partir immédiatement à l'autre bout du monde. « À Lille, nous avons 600 personnes prêtes à partir du jour au lendemain sur une mission », note Patrick Dufner.

Les problèmes rencontrés au cours des missions s'avèrent parfois complexes. Ainsi, le nombre important d'intervenants nationaux et internationaux sur le terrain ne facilite pas leur identification. Les problèmes d'organisation sont importants. Il faut savoir utiliser un matériel très diversifié. À cela s'ajoutent les conditions climatiques, le manque de sécurité et les soucis d'ordre individuel.

« Il y a un vrai problème de sécurité et il faut en être très conscient, estime le docteur Garrigue, du Samu 93. On doit souvent isoler un membre de l'équipe car il supporte mal le contexte. Dans ces situations, il faut être sur ses gardes car le danger est toujours présent. »