Alternatives à la contention - L'Infirmière Magazine n° 193 du 01/05/2004 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 193 du 01/05/2004

 

Neurologie

Mode opératoire

PERSONNES CONCERNÉES

Toute personne âgée de plus de 65 ans, encore capable de se mobiliser, hospitalisée dans un service de soins ou prise en charge par une structure de type maison de retraite ou de long séjour. L'utilisation de la contention lors du traitement de troubles mentaux non liés à l'âge n'est pas abordée ici.

RISQUE DE CHUTE

Raisons médicales. Il convient de ne pas négliger les raisons médicales qui nécessiteraient un traitement rapide :

- hypotension orthostatique, troubles de la glycémie, troubles du sommeil ;

- dépression, déshydratation, pathologies cardiovasculaires ;

- revoir les différentes associations médicamenteuses.

Adaptation de l'environnement et du mobilier dans la chambre.

- Enlever tout équipement inutile (meuble et autre) ;

- Augmenter l'éclairage (une personne âgée a besoin d'un éclairage deux à trois fois supérieur à un autre adulte, notamment en cas de cataracte) ;

- Mettre un matelas de gymnastique près du lit en cas de chute ;

- Lit bas recommandé (moins de 45 cm de hauteur) ;

- Enlever les roulettes de la table de nuit, de l'adaptable ;

- Bloquer les roulettes du lit en permanence, le mettre en position basse ;

- Disposer des repères temporels dans la pièce (calendrier, horloge).

Accompagnement de la personne âgée.

- Inciter à l'activité physique, à la marche, à l'autonomie ;

- Informer du rythme de passage des soignants ;

- Proposer des activités occupationnelles ;

- Quand le patient est réveillé, l'accompagner toutes les heures aux toilettes, et une à deux fois dans la nuit.

Déplacements.

- Assister la personne lors des déplacements ;

- Fournir des aides techniques (surélévateur de toilettes, barres d'appui) ;

- Vérifier l'utilisation de chaussures adaptées, fermées ;

- S'assurer de l'utilisation des lunettes de vue, de l'aide auditive, de l'aide à la marche ;

- Indiquer à la personne les lieux et endroits à risque (sols glissants, escaliers) ;

- Encourager la personne à prendre appui sur les barres des couloirs.

Installation au lit ou au fauteuil.

- Mettre le fauteuil où le patient le souhaite ;

- Stabiliser le lit ou le fauteuil (bloquer les roulettes) ;

- Installer confortablement la personne (vêtements, position) ;

- Adapter l'inclinaison du fauteuil ou la hauteur du lit pour faciliter le passage en position debout ;

- Adapter les accoudoirs à une hauteur qui permet au patient de prendre appui ;

- Ne pas mettre devant le fauteuil d'objets susceptibles de gêner les transferts ;

- Installer les effets personnels et familiers (montre, lunettes, photos...) près du patient ;

- Expliquer l'utilité et l'utilisation du système d'appel ;

- Ne pas laisser le patient en position assise trop longtemps.

Transferts.

- Ne pas tracter la personne, mais se placer à côté d'elle pour l'aider, afin d'éviter le réflexe de rétropulsion ;

- Apprendre à la personne à se lever et s'installer au fauteuil en prenant appui sur les accoudoirs.

RISQUES LIÉS À L'AGITATION, LA CONFUSION

Raisons médicales.

- Il convient de ne pas négliger les raisons médicales d'une agitation ou d'une confusion qui nécessiteraient un traitement rapide : vérifier l'adaptation du traitement médicamenteux, rechercher des signes de douleur, troubles du sommeil, dépression, hyperthermie ;

- Corriger les éventuels déficits sensoriels.

Adaptation de l'environnement.

- Diminuer les stimuli auditifs ;

- Éviter la présence de personnes au comportement perturbateur.

Accompagnement de la personne.

- Organiser des temps de présence des soignants auprès du patient (solliciter si possible la présence des proches) ;

- Repérer les habitudes du patient et respecter son rythme de vie (phases de sommeil, habitudes alimentaires, zones d'intérêt) ;

- Favoriser le contact relationnel ;

- Faire en sorte que le patient connaisse les soignants (rappeler son nom et sa fonction chaque fois que nécessaire, l'informer de la présence continue de l'équipe soignante) ;

- Adopter une attitude calme et rassurante.

RISQUES LIÉS À LA DÉAMBULATION EXCESSIVE

Raisons médicales. Ne pas négliger les raisons médicales d'une déambulation qui nécessiteraient un traitement rapide : nouveau traitement médicamenteux, absorption de certains médicaments, anxiété, douleur.

Adaptation de l'environnement.

- Améliorer la sécurité des lieux ;

- Aménager des espaces de déambulation sécurisés.

Accompagnement de la personne. Il convient d'améliorer et de faciliter l'orientation de la personne :

- lui présenter le service et l'agencement des locaux (salle à manger, couloirs, toilettes, salles de soins, bureau infirmier) ;

- lui indiquer où se situent les interrupteurs et leur fonctionnement ;

- expliquer le déroulement d'une journée (horaires des repas et de la présence du personnel) ;

- réitérer les rappels ;

- réorienter le patient calmement.

Il convient aussi de capter l'attention du patient par des barrières visuelles :

- mettre des photos, posters, postes de télévision, miroirs sur les issues ;

- l'installer près d'une fenêtre ou dans un lieu où son attention peut être captée.