Une image soignée

Le magazine Nursing Standard a conduit une enquête(1) auprès de 1 338 lectrices, destinée à évaluer les aspects positifs et négatifs du métier et relever l'image des infirmières et des sages-femmes en Grande-Bretagne. Selon les résultats de l'enquête « Soignons le futur » (« Nursing the future ») réalisée en janvier 2004, les infirmières sont fières de leur métier (94 % l'affirment) et sont principalement motivées par les patients (pour 74 %). Plus de la moitié d'entre elles travaillent au NHS, le service national de santé anglais (51 %). L'adhésion à la profession est forte puisque 49 % d'entre elles ont plus de 20 ans d'expérience. La qualité indispensable pour être infirmière est d'être tournée vers les autres (« a caring nature ») pour 49 % des personnes interrogées. Vient ensuite la capacité à travailler en équipe pour 25 %. L'aspect intellectuel n'est revendiqué que par 6 % des sondées.

Le patient !

76 % des infirmières interrogées ont choisi ce métier par vocation. Un tiers d'entre elles affirment avoir toujours voulu être infirmière, plus d'un quart voulaient améliorer la vie des gens et un cinquième souhaitaient aider les autres. Si plus de la moitié (56 %) déclarent que le métier correspond à leurs attentes, pour plus d'un tiers, ce n'est que « parfois ».

Les patients constituent leur plus grande motivation à rester dans ce métier (cf. tableau à gauche) et cette affirmation est confirmée par une question classant les aspects positifs du métier par ordre décroissant. Le premier aspect cité par 74 % des sondées est à nouveau les patients, suivi par la variété du travail, les collègues et la sécurité de l'emploi.

Le travail en sous-effectif est l'aspect le plus pénalisant du travail (74 % des personnes). Le stress, la paperasserie administrative et le manque de moyens viennent ensuite (cf. tableau ci-dessous). Enfin, il existe un certain degré de frustration puisque environ 30 % des personnes interrogées perçoivent l'impossibilité de changer la manière de travailler comme aspect négatif du métier. Pour fidéliser les infirmières, elles recommandent un salaire et des effectifs plus élevés ainsi qu'une meilleure image médiatique de la profession.

Image positive

Un autre apport intéressant de l'enquête concerne la perception du métier d'infirmière par des gens extérieurs à la profession. Apparemment, l'une des réactions les plus communes pour une personne extérieure au métier, lorsqu'elle rencontre une infirmière est de lui parler de ses problèmes de santé (40 %), de lui poser des questions sur son travail (28 %), ou d'être chaleureuse avec elle (16 %). L'image publique de ce métier en Grande-Bretagne ? Un travail intéressant qui en vaut la peine (81 %), stimulant (80 %), positif (64 %) et gratifiant (61 %). Les facteurs les plus emblématiques de la profession sont l'ouverture aux autres, la féminisation de la profession et les bas salaires. Les aspects vraiment négatifs du métier pour le grand public seraient la pénurie d'effectif (80 %), les bas salaires (78 %) et les horaires insociables (65 %). Pour plus de la moitié des interviewées, la pénibilité du travail, le stress et les horaires pénibles sont d'autres aspects négatifs. Malgré tout, 64 % des interviewées pensent que l'image des infirmières est positive. Malgré un contexte difficile, beaucoup d'infirmières déclarent aimer leur travail. Mais « ce sont des choses négatives comme la politique et la pression associée qui détournent les infirmières de leur profession ».