La gazelle a du coeur !

L' idée de participer au rallye Aïcha des gazelles(1) me trottait dans la tête depuis plusieurs années. C'est une épreuve de navigation sur véhicule terrestre à moteur (moto, quad, 4 x 4, camion, buggy...) dans le désert marocain. Elle réunit une soixantaine d'équipes composées de deux femmes et dure une semaine. Tous les ans, je les voyais partir de Chaumont, où est situé le siège de l'organisation. Je suis infirmière dans un Ssiad à Nogent-en-Bassigny, pas très loin de là. En 2003, à l'époque de Noël, ça a été le déclic.

Fous rires

Le rallye des gazelles, c'était pour moi un défi personnel. Tout simplement. Rien à voir avec un esprit de compétition. Les meilleurs souvenirs restent les fous rires avec ma coéquipière ou les autres filles avec qui je suis restée amie. Ce rallye permet des rencontres incroyables. Mais attention, ça n'a rien à voir avec le Dakar ! Même si on doit suivre un itinéraire pour se rendre d'un point A à un point B, on prend vraiment le temps. On s'arrête pour parler aux Marocains. Quand on traverse les villages, on y va doucement. C'est pour cela que ça permet de vivre de vraies rencontres.

Les paysages de désert sont magnifiques mais l'immensité peut se révéler angoissante. Parfois, on ne sait pas trop où l'on va. La mécanique ? Pas une fois nous n'avons crevé un pneu ou eu le moindre problème. Pour la conduite sur les dunes, nous suivons un stage au préalable. Nous sommes équipées d'une boussole, d'un compas, de cartes et d'une règle maritime. Le téléphone est interdit sauf en cas de réel danger. On accentue la préparation avant chaque départ pour ne pas trop se perdre. Dès que notre tracé est prêt, inutile de rouler comme des folles. En sept jours, on a fait environ 2 500 km ! J'ai très peu de mauvais souvenirs, outre les trois jours de traversée sur le bateau au retour. On était toutes malades ! Une telle expérience apporte un vrai bonheur, une réelle satisfaction. Cela nous a réellement motivées et donné confiance en nous. Le 16 avril prochain, pour la 15e édition, je repars avec Muriel, avec qui j'ai déjà travaillé. Elle est sage-femme. Chacune de nous va représenter une association. Muriel, France Alzheimer et moi, À chacun son Everest. Nous avons toutes les deux une histoire personnelle avec ces associations qui ont été là quand nous en avions besoin. C'est une manière de leur rendre hommage. »