Plusieurs cordes à son arc ! - L'Infirmière Magazine n° 200 du 01/12/2004 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 200 du 01/12/2004

 

Fabienne Bourdon

Rencontre avec

Lorsqu'elle décoche sa flèche, Fabienne Bourdon fait mouche ! Championne de France en équipe, médaille de bronze en individuel... Infirmière à l'hôpital Nord de Marseille depuis 1991, Fabienne concilie avec difficulté mais bonheur son activité de soignante et la pratique du tir à l'arc de haut niveau.

Bien sûr, je suis très déçue de ne pas avoir participé aux jeux olympiques d'Athènes, d'autant plus que j'étais présélectionnée. Il est toujours rageant d'être quatrième sur la liste lorsque le groupe doit se limiter à trois concurrentes. Mon absence ne m'a cependant pas empêchée de me réjouir de l'excellente quatrième place en équipe des Français.

Ces deux dernières années passées au sein de l'équipe nationale de tir à l'arc ont été riches en intensité. Travailler à plein temps en réanimation à l'hôpital Nord de Marseille ne me permettait pas de cumuler correctement mon métier d'infirmière avec les heures d'entraînement, les stages de perfectionnement, l'enchaînement des compétitions et les déplacements sur le territoire et à l'étranger. J'ai donc pris un poste à temps partiel à 80 % et rejoint le pool infirmier de l'hôpital. L'allégement de mon temps de travail associé à un planning fixe ne m'aurait cependant pas suffi à accéder à la haute compétition si mes collègues et ma hiérarchie ne m'avaient pas soutenu. Grâce à eux, et notamment Mme Heil, directrice des soins, j'ai pu m'absenter de longues périodes en congés exceptionnels pour lesquels je cumulais tous mes jours de repos. Depuis la fin des jeux d'Athènes, la fédération française de tir à l'arc se restructure de manière importante. Les athlètes du groupe France sont désormais parisiens et disponibles à 100 %. Étudiants ou agents publics détachés de leur poste, ils peuvent se consacrer uniquement au tir à l'arc, ce qui n'est pas mon cas. Je reste licenciée de la fédération française mais souhaite reprendre mon activité professionnelle à 100 %. J'alterne les matinées et les après-midi entre l'hôpital et l'entraînement. Mon objectif immédiat est de me sélectionner pour les prochains championnats du monde en salle au mois de mars prochain.

Championnat du monde

Je suis arrivée relativement tard et un peu par hasard au tir à l'arc. À l'époque, j'étais plutôt attirée par les sports collectifs. Le problème est que les horaires particuliers du métier d'infirmière hospitalière rendent leur pratique régulière quasiment impossible. Ayant eu une petite expérience agréable du tir à l'arc lorsque j'étais enfant, je me suis tournée vers ce sport en 1998, à l'âge de 28 ans, sans aucune ambition particulière, si ce n'est de me faire plaisir. Et le plaisir est bien au rendez-vous. »

Son livre de chevet

« L'Alchimiste, de Paolo Coelho, m'a été offert par une amie très chère. Ce conte philosophique me touche particulièrement. Au fil des pages, le bonheur apparaît de plus en plus accessible jusqu'à se trouver à portée de main. Il ne sert à rien de s'agiter en tous sens, il suffit d'ouvrir les yeux pour saisir un trésor que l'on aurait pu croire profondément enfoui. »