Non à la collation ! - L'Infirmière Magazine n° 205 du 01/05/2005 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 205 du 01/05/2005

 

Santé publique

Thérapeutiques

Dénoncée par l'Afssa, la collation à l'école est à l'origine d'un excès calorique chez les jeunes enfants.

L'avis défavorable(1) rendu le 23 janvier 2004 par l'Afssa (Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments) sur la collation de 10 heures à l'école constitue une véritable petite révolution. En effet, cette collation avait vu le jour il y a cinquante ans. Son objectif était la lutte contre le rachitisme et les carences nombreuses au sortir de la guerre. Selon l'Afssa, « cette prise alimentaire supplémentaire est à l'origine d'un excès calorique qui ne peut que favoriser l'augmentation de la prévalence de l'obésité constatée depuis 30 ans chez les enfants d'âge scolaire en France ». La plupart des pédiatres spécialisés en nutrition infantile se rallient à cet avis.

Rythmes équilibrés

Certains défenseurs de la collation soutiennent qu'elle permet de pallier l'absence de petit-déjeuner. Mais, d'après l'étude Inca réalisée en 1999 sur les consommations alimentaires, 93 % des enfants concernés prennent un petit déjeuner ! Cette collation ne bénéficierait donc qu'à 7 % des enfants de cette tranche d'âge, et constituerait un excédent alimentaire pour les autres. Quant à l'argument selon lequel la collation permettrait de prévenir les carences en calcium, c'est méconnaître la prévalence de telles carences, surtout présentes chez les adolescents. Il semble bien plus nécessaire de revaloriser le petit-déjeuner et lui donner la place de repas structuré de la première heure. Ainsi, il permet de garantir dès le plus jeune âge l'équilibre des rythmes alimentaires.

1- Afssa.fr