Un rôle protecteur

Dans le cadre de la mise en oeuvre du PNNS (programme national nutrition santé), le ministère de la Santé, avec le comité de nutrition de la Société française de pédiatrie, a publié une synthèse sur l'allaitement maternel à destination des professionnels de santé(1). Ce fascicule vise à promouvoir l'allaitement maternel en France où, contrairement aux autres pays européens, 50 % des femmes délaissent l'allaitement dès la naissance, et bien peu le conservent au-delà de deux mois. Il rapporte les arguments scientifiques en faveur d'un allaitement maternel, qu'il s'agisse de nutrition, de prévention du risque allergique ou infectieux, de prévention des maladies cardiovasculaires, du diabète de type I ou de l'obésité.

Diversification

Cette étude s'est penchée sur le rôle préventif de l'allaitement en suivant un groupe de 32 000 enfants. Parmi eux, 25 % étaient nourris exclusivement au sein, 7 % recevaient une alimentation mixte et 68 % une alimentation unique à base de lait en poudre. À trois ans, le taux d'enfants obèses était moindre dans le groupe des enfants allaités exclusivement au sein. Ce phénomène pourrait expliquer une meilleure régulation par les nourrissons des quantités de lait ingérés au sein par rapport au lait artificiel. Autre argument intéressant : les nourrissons allaités au sein apprécient mieux, par la suite, les aliments nouveaux et les goûts différents, facilitant par là une meilleure diversification au profit des légumes verts et des fruits.