D'une conférence l'autre

Il y a dix ans, un grand malheur frappe la famille d'Anne Giriat, femme d'artisan, habitant l'Hérault : « Une de nos petites filles souffrait de problèmes de digestion, de sommeil et de retard divers. Après de nombreux examens, le diagnostic tombe : autisme infantile. Elle avait alors trois ans. »

Anne Giriat vit au quotidien les difficultés des familles pour améliorer l'existence de leurs enfants... Elle décide de s'investir dans cette cause par l'intermédiaire de l'assurance Alptis(1), qui finance intégralement ses diverses missions. Elle adhérait à cette assurance indépendante depuis 1979. Satisfaite de ses services, elle décide d'y jouer un rôle actif.

Disponible et dynamique, elle devient membre du comité consultatif de l'Hérault de l'asso. Ces comités sont constitués par un réseau de 500 bénévoles répartis dans toute la France métropolitaine, ainsi qu'en Martinique. Chaque comité est composé d'un président et de ses membres.

Informer

D'emblée, Anne Giriat fait preuve d'innovation en suggérant des rencontres sur la santé pour tout public. Elle met en place sa première conférence « cancer-sida » en 1984. Le succès est au rendez-vous. Résultat : tous les comités de France suivent son exemple. Très variés, les sujets de ses conférences, toujours liés à la santé, abordent des thèmes méconnus du public. Il s'agit également d'échanger et de partager des points de vue, idées et expériences, dans le plus grand respect de chacun.

Autisme

Très vite, Anne Giriat est nommée « animatrice régionale », responsable d'un territoire couvrant le Languedoc-Roussillon, le Vaucluse et l'Aveyron. « J'encadre les présidents des comités locaux, j'anime des commissions de réflexion et je participe à la rédaction de nos revues Liaison et La Lettre de l'observatoire. »

Membre du comité consultatif, elle participe aux choix des thèmes étudiés au niveau national. Au programme cette année, « le poids, mythe et réalité » qui sera traité au congrès de Nice les 8 et 9 octobre prochains.

Sur le plan régional, Anne Giriat a « choisi de communiquer cette année sur l'autisme, handicap reconnu depuis seulement 1996. Il fallait donner un élan national à cette cause, faire évoluer les mentalités, aller vers une compréhension mutuelle pour atténuer les représentations caricaturales de ce handicap ». Ses slogans : informer, communiquer, alerter les pouvoirs publics, encourager la recherche...

Vers une coordination ?

Son idée se concrétise le 3 février dernier : après un an de préparation, elle organise une conférence-débat dédiée à « l'actualité de l'autisme » à l'Institut régional des travailleurs sociaux de Montpellier.

En présence du professeur Aussilloux (professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'hôpital Lapeyronie, et responsable du Centre de ressources autisme du Languedoc-Roussillon) et de Sophie Lamour (parent administrateur à la fédération française de Sésame autisme), familles, enseignants, éducateurs, professionnels de la santé et étudiants réunis dans un amphi archicomble sont venus chercher des solutions.

Le professeur Aussilloux s'est félicité de la coordination au sein d'un réseau comportant soins, éducation, pédagogie spécifique et accompagnement. Il a aussi souligné l'importance du suivi d'une procédure identique dans toutes les régions.

Ce qui, actuellement, n'est pas le cas. « C'est plus qu'évident : il y a une attente des familles et de ceux qui sont destinés à encadrer ces enfants, l'information n'est pas suffisante. Bien sûr, tout cela a un coût et seule une grande association peut se permettre la mise en place d'une telle organisation. »

Anne Giriat est bien décidée à inciter les animateurs des autres régions à communiquer et informer sur l'autisme. « Mon voeu serait que le sujet soit accepté comme thème principal du congrès de 2006. À toutes ces familles qui sont dans l'attente d'un lendemain meilleur, c'est un souffle d'espérance que nous devons leur donner... »