Retour sur images - L'Infirmière Magazine n° 208 du 01/09/2005 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 208 du 01/09/2005

 

Rallye des Gazelles

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En avril dernier, une infirmière et une sage-femme libérale de la Haute-Marne ont pris le départ du dernier Rallye Aïcha des gazelles dans le désert marocain. Récit d'une belle aventure.

Elles l'avaient rêvé et elles l'ont fait ! Après des mois passés à récolter des fonds, trouver une voiture et des partenaires, Claude Kozakiewiez, infirmière en Ssiad, et Muriel Dangu Thomas, sage-femme libérale dans la région de Chaumont (Haute-Marne) se sont offert quinze jours de bonheur pendant le Rallye Aïcha des gazelles. « Nous n'avons que de bons souvenirs, lance Claude. On a parfois galéré mais on s'en est toujours bien sorti ! En prime, on s'est fait de nouvelles copines ! Pour moi, c'était le deuxième rallye mais je me suis autant régalé que le premier ! Muriel a particulièrement bien relevé le défi, en gardant toujours le sourire. » Pourtant, les problèmes techniques en tous genres ont touché l'équipage numéro 152. Au départ de Toulouse, le démarreur fait des caprices et elles doivent se faire remorquer. « On a eu une chance folle car on a rencontré un fan de Range Rover, la marque de notre 4x4, explique Muriel. Il prenait le bateau avec nous et, malgré son look de touriste en petite chemise, il n'a pas hésité à passer des heures sous le moteur pour réparer ! » Ensuite, malgré les portes qui ne ferment plus, le volant dissocié, la fin des essuie-glaces et du klaxon, le moral n'est jamais retombé. « Nous étions de vraies Mac Gyver, plaisante Muriel. Nous avions le véhicule le plus vieux du rallye (et même de toutes les éditions depuis 15 ans) et on ne passait pas inaperçues ! »

Parties avec 94 équipages de Toulouse le 16 avril, elles ont rejoint Port-Vendre avant de traverser la Méditerranée et de gagner Tanger. Après une journée de prologue, elles se sont élancées pour une course d'orientation de sept jours en plein désert. Seuls instruments utilisés : la boussole, la règle maritime et les jumelles. « Nous avons relevé tous nos défis, explique Muriel. Partir, trouver des fonds et des partenaires qui nous ont soutenues(1), se faire plaisir et passer la ligne d'arrivée ! Nous avons aussi réussi à donner de l'argent, à hauteur de 750 euros, à chaque association que nous soutenions : À chacun son Everest et France Alzheimer. Franchement, je n'aurais pas imaginé ce parcours, cela m'a épatée. » Classées 45e, nos gazelles ont franchi la ligne d'arrivée à 1 km/h ! Un problème de boite de vitesse de dernière minute qui leur a fait dévaler le classement mais pas perdre leur sens de l'humour ! « Nous avons parcouru les quinze derniers kilomètres en huit heures ! s'exclame Claude. Mais nous y sommes arrivées et ce fut un moment fantastique ! » Inutile d'ajouter que notre infirmière et notre sage-femme ont eu un peu de mal à reprendre leur activité professionnelle... « Ça n'a pas été évident de retrouver la vie quotidienne même si on est très bien entouré mais le désert nous manque, affirme Muriel. De toute façon, nous sommes bien décidées à repartir l'année prochaine ! » Avis aux sponsors !

1- L'équipage remercie : société Orkyn, Is Medical (Nogent, 52), Dicsit informatique, groupe Valvital (thermes de bourbonne, 52)

Contact : thomasdangu@wanadoo.fr

Émotions...

« Dans le fin fond du désert, au milieu de nulle part, nous avons aperçu une tente ouverte à tous les vents. Là vivait une famille. Dans nos bagages, nous transportions, entre autres marchandises, des jouets. Claude a sorti un poupon qu'elle a offert à une petite fille. L'expression de joie des yeux de cette enfant nous restera longtemps en mémoire. » Muriel.

« Au passage d'une montagne, on a croisé un monsieur à mobylette. Cet homme était tombé en panne sèche et devait se rendre au village voisin. Nous étions, avec notre Range Rover, le seul équipage à rouler avec une voiture à essence. Nous avons donc siphonné notre réservoir pour l'aider à repartir ! » Claude.

« Nous avons été très marquées toutes les deux par les gens qui nous demandaient à boire et à manger. En plein milieu du désert marocain, ils sont nombreux à vivre très loin d'un point d'eau ou de ravitaillement de produits frais. On se souvient que certaines personnes nous disaient qu'elles devaient parcourir 6 kilomètres pour aller chercher de l'eau ou 40 pour trouver des légumes. » Claude.

« Pendant tout le temps de la préparation à ce rallye, je dois dire que j'avais un peu "zappé" le désert. Je n'avais pas songé à cette découverte. Et pour moi, ce fut un sacré choc. Dès qu'on quittait le bivouac le matin, on se retrouvait face à ce désert magnifique. Les couleurs sont surprenantes. » Muriel.