Une eau plus douce

Un an après la création de la commission « douleurs et soins infirmiers » au sein de la SFEDT(1), un congrès de la société savante sur le rôle incontournable de l'infirmière dans la lutte contre la douleur, a été organisé en novembre dernier à Paris. Au-delà de la prise en charge médicamenteuse, des professionnelles ont pu exposer leurs démarches singulières.

être à l'écoute du patient

Une infirmière ressource en douleur chronique pour les cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles a défendu la nécessité de l'écoute du patient douloureux. Plusieurs cas cliniques d'échec thérapeutique ont montré les conséquences parfois dramatiques en cas de réponse inappropriée : dépression, repli, sentiment d'abandon. « L'écoute du patient douloureux chronique est le premier geste thérapeutique », a-t-elle souligné. Outre les limites des traitements médicamenteux, l'échec peut aussi s'expliquer du fait d'attentes disproportionnées du malade, ou de promesses intenables de la part du soignant. La négation même de la plainte du patient peut entraîner une persistance de la douleur ; le patient fait alors « corps avec la douleur ».

bain de mots sans maux

Francine Frayssines, infirmière dans l'unité de psycho-somatique de l'hôpital Saint-Éloi à Montpellier, a détaillé les bienfaits de l'hydrothérapie. Cette thérapie à médiation corporelle est réalisée dans une eau à 37° C, dans une baignoire à jet bouil-lonnant et ce pendant une heure et demi. L'infirmière, en position d'écoute bienveillante, a un rôle d'accompagnement. « L'hydrothérapie détend le corps, aide la maîtrise respiratoire, réduit les spasmes musculaires, l'asthénie et l'anxiété ; elle soulage la douleur et permet aussi de diminuer les doses médicamenteuses », a estimé l'infirmière. L'hydrothérapie est qualifiée par Francine Frayssines de « bain de langage dans un corps souffrant », car un vrai dialogue corporel et verbal s'installe entre patient et infirmière.