Le rôle de l'infirmière lors des prélèvements - L'Infirmière Magazine n° 213 du 01/02/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 213 du 01/02/2006

 

hématologie

Conduites à tenir

Les examens hématologiques nécessitent le prélèvement d'échantillons en vue d'analyses. Cet acte clinique, moment clé dans l'établissement d'un diagnostic, requiert certaines règles, que l'infirmière doit connaître et respecter.

ANTICIPATION DES PHÉNOMÈNES DOULOUREUX

En dehors de l'urgence extrême, il y a lieu de programmer les prélèvements et de prévoir les analgésiques locaux, voire per os.

NUMÉRATION FORMULE SANGUINE

La ponction veineuse doit être franche après désinfection de la peau par une solution antiseptique.

Si plusieurs examens sont programmés en même temps, la numération formule doit l'être en premier, pour éviter que les cellules soient abîmées.

Les demandes d'examens adressées au laboratoire doivent être clairement libellées, avec des renseignements cliniques et les tubes marqués au nom du patient.

Comme dans tout examen en hématologie, il faut respecter le trait de jauge, qui est déterminé en fonction de la quantité d'anticoagulant mise préalablement dans le tube.

La numération se prélève sur EDTA, acide éthylène diamine tétra-acétique (séquestrène, complexon). Il suffit de 3 mL environ pour faire numération, formule, plaquettes, taux d'hémoglobine, taux d'hématocrite, taux de réticulocytes.

Le tube est ensuite bouché, retourné plusieurs fois pour éviter la formation de caillots.

Les prélèvements doivent être adressés au laboratoire le plus vite possible.

AUTRES EXAMENS HABITUELS

Il s'agit :

- de la vitesse de sédimentation : le prélèvement se pratique sous citrate ;

- de la fibrinémie : le prélèvement se pratique sous EDTA ;

- de l'électrophorèse de l'hémoglobine : le prélèvement se pratique sous EDTA ;

- de l'électrophorèse des protéines : le prélèvement se pratique sur tube sec ;

- du fer sérique, de la capacité de fixation de la transferrine, du coefficient de saturation de la transferrine : les prélèvements se pratiquent sur tube sec ;

- du dosage de la bilirubine totale et indirecte : il se pratique sur tube sec ;

- du dosage de l'haptoglobine : il se pratique sur tube sec.

MYÉLOGRAMME

Il se fait par ponction dans le sternum, la crête iliaque ou la crête tibiale chez le nouveau-né.

Une légère prémédication peut être nécessaire : Valium® (1/2 mg/kg).

Il faut préparer des compresses stériles, de la Bétadine®, une seringue en verre, du sparadrap, des lames propres nettoyées à l'éther.

Il faut expliquer aux grands enfants l'intérêt de l'examen et ce qui va se passer exactement. Le médecin pique avec le trocart et son mandrin, franchit la table osseuse, retire le mandrin, adapte la seringue, aspire quelques gouttes de moelle, retire le trocart et projette la moelle sur les lames pour faire les étalements.

Une compression de quelques secondes est ensuite nécessaire ; elle est plus longue si l'enfant est thrombopénique (5 minutes au moins).

BIOPSIE MÉDULLAIRE

Elle est réalisée :

- sous anesthésie locale (Xylocaïne®) : il faut prévoir une aiguille fine et une seringue de 10 mL ;

- sous anesthésie générale chez le jeune enfant.

Elle se pratique dans l'épine iliaque postérieure. Le trocart est plus long et on prélève une « carotte » que l'on met dans un milieu spécial fourni par le laboratoire d'anatomopathologie.

La compression doit être d'au moins 5 minutes, un pansement compressif est nécessaire pendant 24 à 48 heures.

PONCTION GANGLIONNAIRE

Elle se fait à l'aiguille fine, elle est pratiquement indolore, encore faut-il avoir bien préparé l'enfant.

CHEZ UN ENFANT SUSCEPTIBLE DE SAIGNER

La compression doit être prolongée au niveau du point de ponction.

Les injections intramusculaires sont contre-indiquées, ainsi que les prélèvements au niveau artériel ou des gros troncs veineux (jugulaire par exemple).

Les prises de température doivent se pratiquer sous l'aisselle.

Les sondes d'intubation ou éventuellement les sondes gastriques doivent être manipulées avec une extrême douceur.

Certains médicaments comme l'aspirine ou les anti-inflammatoires sont prohibés.

Référence

Cet article est extrait de Puériculture et Pédiatrie, publié aux éditions Lamarre sous la direction de Louis Kremp.

L'ouvrage, complet et didactique, est destiné aux puéricultrices, infirmières et pédiatres. Il présente toutes les connaissances nécessaires à l'exercice infirmer auprès des jeunes patients.