Conseil et sanction - L'Infirmière Magazine n° 216 du 01/05/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 216 du 01/05/2006

 

Juridique

Détachée dans un service de soins à domicile par l'établissement qui m'emploie, j'ai conseillé à une patiente de changer de médecin, les traitements de celui-ci n'étant pas efficaces. Cette patiente a rapporté mes propos à son médecin, lequel a averti ma hiérarchie. Je viens de recevoir une lettre recommandée de mon directeur qui me notifie un licenciement. Qu'en pensez-vous ?

Effectivement, d'un point de vue déontologique, votre attitude n'est pas conforme. En effet, et conformément à l'article R. 4312-12 du Code de la santé publique, « les infirmiers ou infirmières doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité. Il leur est interdit de calomnier un autre professionnel de santé, de médire de lui ou de se faire écho de propos susceptibles de lui nuire dans l'exercice de sa profession. Un infirmier ou une infirmière en conflit avec un confrère doit rechercher la conciliation. » Ainsi, votre comportement est effectivement constitutif d'une faute. Il aurait été plus judicieux, si vous aviez des doutes sur l'efficacité du traitement, d'en parler préalablement avec le médecin prescripteur, voire avec votre responsable. En revanche, si ce traitement avait pu vous apparaître non seulement inefficace, mais aussi et surtout dangereux, votre attitude, dans ce cas, n'aurait pas eu de caractère fautif. Enfin, si vous travaillez dans le secteur public, la loi vous impose, en plus, une obligation de réserve, sanctionnable en cas de non-respect.

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