Leia, l'infirmière du futur - L'Infirmière Magazine n° 216 du 01/05/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 216 du 01/05/2006

 

innovations

Dossier

Anticipation, fiction ou bien réalité ? Ce récit nous livre ici les prédictions technologiques du XXIe siècle... Des innovations qui vont changer notre vie, surtout celle de Leia, infirmière du futur. Alors, prêts pour le grand bond en avant ?

Nous sommes en 2100. Plus Leia avance dans ses recherches, et plus elle est sidérée : incroyable comme l'organisation de la santé a changé en une centaine d'années ! Infirmière au sein d'un centre pluridisciplinaire de santé, elle prépare son doctorat en soins infirmiers, spécialité jugement clinique. Et c'est dans cette optique qu'elle plonge, via son terminal et ses lunettes 3D, dans les archives de son université. Le thème de sa thèse : « Les innovations médicales du XXIe siècle ».

Croisière médicale

La journée avance vite, Leia se presse. Elle doit passer embrasser sa grand-mère, Cécile, avant qu'elle ne parte pour sa semaine postopératoire sur un des plus grands paquebots du monde. Cécile, victime d'un problème de valve cardiaque, a choisi le « package soleil et soins » pour se remettre de ses émotions. Le bateau est parfaitement équipé pour ce genre de séjours médicaux. Le lendemain même de l'opération, la grand-mère de Leia sera donc transportée directement de sa chambre d'hôpital à une cabine de bateau spécialement équipée de capteurs. Ces derniers retransmettront en temps réel tous les renseignements utiles sur son état de santé au centre médical pluridisciplinaire dont elle dépend. À la moindre alerte, l'équipe médicale du bateau sera informée par télétransmission et pourra donc intervenir immédiatement.

« Quand je pense qu'elle aurait pu perdre complètement l'esprit ! », se dit Leia au souvenir du diagnostic de maladie d'Alzheimer débutante posé plus d'une vingtaine d'années plus tôt. Grâce à l'association de la thérapie génique et de la thérapie cellulaire, cette maladie a été neutralisée dans les années trente. Tout comme la maladie de Parkinson !

Venu des États-Unis, le traitement est basé sur l'implantation de neurones issus de cellules souches embryonnaires. Une seule cellule souche permet la culture d'une dizaine de milliers de neurones. Mais ce n'est pas tout, les chercheurs ont également trouvé le moyen de produire d'autres types de cellules spécialisées, comme des cellules pancréatiques par exemple, ce qui a également permis de soigner de très nombreux diabétiques. Parmi les documents que Leia compile en vue de l'écriture de sa thèse, se trouvent également de nombreux éléments sur le cancer, cette maladie dont elle sait que son arrière-grand-père est mort. Cancer, l'expression n'est désormais utilisée qu'au sens figuré dans le langage de 2100. Après plus de 70 ans de guerre sans merci, le premier pas décisif a été franchi en 2013, grâce à une minuscule particule pourvue de la capacité à reconnaître les cellules tumorales et d'y attirer un champ magnétique parfaitement ciblé. Celles-ci sont alors détruites sans qu'aucune cellule saine ne soit touchée. On a enfin pu remplacer le mot rémission par celui de guérison. Un résultat dont les scientifiques de nombreux pays peuvent se prévaloir, une véritable chaîne de solidarité s'étant organisée à travers le monde pour y parvenir.

« Quel chemin parcouru, songe Leia, depuis qu'en 1945, le général De Gaulle a lancé officiellement le mot d'ordre de lutte contre le cancer en France ! »

Sang artificiel

C'est également grâce à la solidarité de nombreux pays et après que les laboratoires ont accepté de renoncer à leurs droits commerciaux que le premier vaccin contre le sida a vu le jour aux environs de 2009. « En 1997, 90 % des personnes infectées par le sida habitaient le tiers-monde et le nombre de contaminations ne cessait d'augmenter. Les pays industrialisés s'en sortaient mieux à la suite de la mise au point de la trithérapie, un traitement lourd et coûteux », note Leia à l'aide de son stylo optique. Le vaccin créé en 2009 (cf. encadré p. 30) est un inhibiteur de fusion qui constitue une barrière autour des cellules pour empêcher l'entrée du HIV. Il est le fruit d'une collaboration nord-sud sans précédents. Des campagnes de vaccination de masse ont été immédiatement organisées dans le tiers-monde. Les gouvernements des pays les moins touchés ont peu à peu ajouté la substance sur la liste des vaccinations enfantines obligatoires. Parmi eux, la France où de nombreuses personnes auraient pu être épargnées par la contamination si le sang artificiel avait été inventé quelques décennies plus tôt. Malgré des recherches très longues, il faudra attendre 2018 environ pour voir le sang efficacement remplacé par un produit de synthèse. Ce dernier, constitué à base de fluor et de carbone, sera utilisable par tous, sans restriction liée aux groupes sanguins. Avant d'en arriver à cette découverte majeure, de nombreux produits ont été testés sans grand succès, comme le sang en poudre à Stockholm en 2003 ou encore l'hémoglobine chimiquement modifiée en Californie en 2010. Le sang universel devient rapidement un produit de consommation presque comme les autres. Les sportifs, notamment, obtiennent l'autorisation de l'utiliser de manière à accroître leurs performances. C'est ainsi que les records ont explosé, sans commune mesure avec les exploits des athlètes du siècle précédent.

L'homme se répare

Parmi ces sportifs, il s'en trouve également qui n'auraient jamais pu espérer participer à des compétitions autres que celles des jeux paralympiques sans les progrès considérables obtenus dans le domaine des prothèses artificielles. Qui pourrait s'apercevoir que Luke, le frère de Leia, a perdu son bras droit après un stupide accident dû à un rayon laser malencontreusement dévié vers lui par son père ? Athlète accompli et spécialiste en mécanique de précision, il effectue avec ses deux mains toute la gamme de gestes précis exigés par son métier. La révolution à l'origine de ce miracle date des années 2040. Dès cette époque, on a été capable d'implanter des prothèses n'ayant presque rien à envier à l'organe manquant. Un bras pour Luke, mais aussi des coeurs, des poumons, des foies, des visages, etc., mettant ainsi fin à la pénurie récurrente de dons d'organes et aux problèmes de rejets.

Les prothèses de membres étaient en tous points semblables à l'original : reliées au cerveau par des centaines de capteurs, elles permettaient tous les mouvements naturels des hanches, genoux, pieds, épaules, coudes et même des mains. La sensibilité était restaurée, ainsi que l'aspect extérieur de la peau obtenu après application d'une couche de silicone. Cependant, Luke aurait également pu bénéficier d'une autoréparation. S'il s'y est refusé, c'est simplement lié à des doutes personnels d'ordre moral face aux progrès des manipulations génétiques.

Obésité

Nombre de ses contemporains ont pourtant suivi un autre chemin, adhérant dès 2079 aux centaines de banques d'organes s'installant à travers le monde. L'idée en est simple, même si elle a déclenché de très vives polémiques à l'époque : chaque individu qui le souhaite confie quelques cellules aux équipes scientifiques de la banque d'organes. Il peut tout simplement s'agir de cellules de peau. Ces cellules sont traitées de telle manière qu'elles régressent à l'état de cellules souches. Il suffit ensuite de les forcer à se spécialiser pour créer l'organe qui manque. Les prothèses artificielles de 2040 ont continué à se moderniser et n'ont pas disparu pour autant. C'est d'ailleurs de son « vieux » bras implanté que Luke entoure sa grand-mère lorsque Leia arrive enfin pour l'accompagner vers son bateau médical. Immédiatement, Cécile la rassure sur son état de santé et s'informe de l'avancée de ses travaux de thèse. « N'oublie pas d'étudier le problème de l'obésité, lui lance-t-elle avant de la quitter. Sais-tu qu'il y avait énormément de gens très gros dans ma jeunesse ? Tu trouveras certainement des photos dans tes archives. En France, on évaluait à plus de 100 000 par an le nombre de décès liés à cette terrible épidémie. »

Vers 2060, il a été déterminé, comme certains le pensaient déjà depuis longtemps, que le véritable poste de commandement de l'alimentation se situait dans le cerveau. Les gens qui ressentent une impression de faim permanente ont alors pu bénéficier d'un traitement régulateur hormonal, soit en comprimés, soit en diffusion permanente grâce à une pompe implantée sous la peau. Les supermarchés leur proposent, en complément, toute une flopée de délicieux alicaments (aliments médicaments), ayant le remarquable avantage d'envoyer au cerveau un signal équivalent à celui normalement produit chez une personne parfaitement rassasiée.

OEil électronique

Par ailleurs, puisqu'il y a aussi des gens qui grossissent sans manger des quantités invraisemblables de nourriture, les chercheurs ont découvert le rôle génétique dans le stockage des graisses et la substance qui permet de l'endiguer de manière à ce que le corps ne fasse que les réserves nécessaires à son bon fonctionnement. Ces recherches ont facilement trouvé leur financement, l'obésité étant devenue la grande cause nationale dans la plupart des pays industrialisés. On estime qu'en 2020, un enfant sur deux y était obèse dès l'âge de dix ans, ce qui engendra une énorme hausse de la mortalité liée à cette pathologie. Une époque heureusement révolue qui a connu une autre découverte de poids : l'oeil électronique. À l'heure de l'autoréparation, le dispositif apparaît parfaitement obsolète. Il n'en était pas de même en 2068, lorsqu'une équipe franco-américaine a réussi à implanter le premier oeil artificiel à un aveugle de naissance. Constituée d'un implant rétinien et d'une connexion directe avec le nerf optique, la prothèse ne permettait qu'une définition visuelle très limitée. Mais une vision tout de même !

Dossier médical

Une fois Cécile confortablement installée dans sa cabine, Leia se précipite vers le centre médical pluridisciplinaire où elle exerce son métier. En réalité, elle ne fait que passer dans ce lieu pour y collecter, entre autres, les médicaments à distribuer à ses malades, tous déjà préparés à l'avance par une centrale automatisée. Des étiquettes intelligentes à fréquence radio permettent l'identification exacte de chaque substance, la vérification de son dosage et la pertinence de son administration pour chaque patient en rapport avec son dossier médical informatisé. Plus aucun risque, ainsi, de laisser passer une erreur de prescription ou une interaction médicamenteuse mortifère. Disponible sur Internet, via des réseaux super-protégés, le dossier médical est consultable par n'importe quel médecin à travers le monde. Infirmière dans un centre pluridisciplinaire, Leia accède aux données de ses malades. Avant de partir faire sa tournée, elle vérifie donc les informations médicales envoyées par les capteurs installés à chacun de leurs domiciles. Ces données sont analysées en temps réel par des systèmes experts automatisés et envoyées immédiatement aux spécialistes concernés. Il faut dire qu'en 2100, l'hôpital n'existe plus vraiment. Ou du moins, pas tel que nous le percevions au début du siècle. Pour généraliser, on n'y gère plus que les naissances et les urgences. Le reste se fait à domicile ou, en ambulatoire, dans des centres-villes comme celui où exerce notre amie. Son rôle y est double. D'abord, maîtriser parfaitement les techniques liées aux moyens de surveillance à distance, de leur mise en place à la vérification de leur bon fonctionnement et à la lecture des résultats. Ensuite, et surtout, assurer des missions quotidiennes de prévention et d'éducation. Ces notions ont pris une importance énorme depuis que les remboursements de soins se font au « point santé ».

« Le point santé, qu'est-ce que c'est ? », aurait lancé au XXe siècle le journaliste François de Closets, bondissant allégrement d'une antique feuille de sécu à un ordinateur dernier cri, par le truchement d'une image de synthèse. Eh bien, comme son nom l'indique, le point santé est un moyen de mesurer les efforts déployés par les assurés sociaux pour se maintenir en bonne santé. Et c'est en fonction de la mesure de ces efforts qu'ils sont ensuite remboursés de leurs soins.

Éducation sanitaire

Pour prendre un exemple parmi d'autres, si Cécile a pu bénéficier d'une chirurgie cardiaque suivie de cette extraordinaire croisière postopératoire sans avoir à débourser le moindre sou (ou presque), c'est parce qu'elle est parvenue à accumuler un grand nombre de points santé tout au long de sa vie. D'abord, elle n'a jamais fumé, elle a bu raisonnablement (quand même !) et a conservé une activité physique régulière. Ensuite, elle s'est astreinte à suivre rigoureusement tous les programmes de dépistage automatique conseillés par le ministère de la Santé et de la Prévention. Enfin, elle s'est soumise à des visites médicales régulières et a pris soin de consommer des aliments bénéfiques à sa santé. Chacun de ces éléments donne droit à des points santé, centralisés sur son dossier médical informatisé, au moyen d'une simple carte magnétique. Une carte personnelle utilisée au supermarché, chez son médecin ou au club de loisirs qui organise ses randonnées hebdomadaires. Le simple fait d'introduire cette carte dans le terminal ad hoc et de taper son code personnel permet de transférer de nouveaux points sur le compte de son dossier médical. Ainsi, l'achat de produits alimentaires sains, voire d'alicaments, lui procure une double garantie : demeurer en bonne santé et bénéficier prioritairement de soins à bas coût. Le rôle essentiel de Leia est donc d'aider les assurés à ne jamais devenir malades. Aussi étrange que cela paraisse, notre infirmière consacre la plus grande partie de ses journées à l'éducation sanitaire, avec des personnes non malades. La plupart du temps, ceux-ci sont des volontaires, souhaitant augmenter leur capital de points santé. Mais elle intervient également dans les entreprises ou dans les écoles.

Auto-soin

Autre conséquence de l'augmentation des coûts médicaux : la généralisation et l'organisation de l'automédication. En 2076, on appelle plutôt cela l'auto-soin car le hasard y joue un rôle moins important que lorsque les ancêtres fouillaient le fond de leur armoire à pharmacie pour finir une vieille boîte d'antibiotiques périmés. Mettons que vous sentiez une irritation désagréable au fond de votre gorge. Là, vous avez le choix entre deux solutions : soit vous vous rendez dans un centre de soins où une équipe médicale vous prendra en charge pour un coût exorbitant, soit vous vous en remettez tout simplement au système expert disponible sur Internet. Dans ce cas, après une identification biométrique, il vous suffira de vous appliquer un certain nombre de capteurs et de les mettre en lien avec l'ordinateur familial. Au moyen de ce kit de contrôle spécial que toutes les familles posséderont en 2076, et suivant les instructions données, le système expert analysera les données, les comparera aux éléments enregistrés dans votre dossier médical/capital-points, et vous enverra une réponse adaptée en quelques minutes.

Si une simple prescription de médicaments suffit, la commande spécifique sera faite directement, dès votre accord, pour être livrée à votre porte dans la demi-heure suivante. Dans la plupart des cas, cela réglera le problème. En revanche, au moindre « doute » du système expert, le spécialiste médical adéquat vous contactera.

Le système est également capable d'analyser l'état de stress des personnes qui se connectent. Les états dépressifs, l'irritabilité ou l'anxiété ne lui échapperont pas non plus. Certaines des personnes atteintes de ces symptômes pourront d'ailleurs se voir proposer un traitement également utilisé pour booster la mémoire et les capacités intellectuelles ou pour soigner des maladies mentales difficiles à guérir jusque-là : la greffe neuronale. Déjà pratiquée dans les cas de maladie de Parkinson ou de maladie d'Alzheimer depuis 2031, elle s'est généralisée à partir de 2082, s'appliquant à de nombreuses autres pathologies. Dans le cas de l'anxiété, de l'irritabilité et de la dépression, le traitement a été mis au point après la découverte des circuits neuronaux séparés pour la « mémoire positive » ou la « mémoire négative ». Une carte d'identité cérébrale de chaque patient est ainsi établie, rendant possible l'ajout ou le retrait de neurones en cause dans leur pathologie.

Épidémie planétaire

Leia doit bien l'admettre, si les progrès qu'elle recense sont considérables, de nouveaux défis sont également apparus, comme en 2085, lors de la terrible épidémie planétaire générée par un virus inconnu. Et lorsque, trois ans plus tard, les chercheurs ont déterminé la provenance extraterrestre du micro-organisme, l'inquiétude des communautés scientifiques s'est alors accrue. D'autant que, depuis les années cinquante, on avait bien cru avoir trouvé le moyen de se débarrasser définitivement de la majorité des agents infectieux avec la création de l'assainisseur universel. Ce produit, banal pour Leia et ses contemporains, a changé la face du monde. Et le fameux staphylocoque doré, responsable de tant d'infections dans les hôpitaux du XXe siècle, est quasiment passé au rang d'antiquité tant il en reste peu sur la planète. À base de plantes et de minéraux uniquement, cet agent antivirus, antibactérien et anti-moisissures fait figure de troisième plus grande découverte médicale, après les vaccins puis les antibiotiques. Désormais, on le trouve intégré partout : dans les peintures des murs d'hôpitaux, sur les volants de voitures, dans les réservoirs de climatiseurs, et même au sein des tissus... Complètement inoffensif pour la santé, le produit est également responsable de la disparition de la grippe et de pathologies meurtrières comme le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère). « Quel dommage qu'il n'ait pas été inventé un peu plus tôt !, déplore Leia, après s'être lancée dans l'étude de l'épais dossier sur la grippe aviaire qui a atteint de plein fouet le monde entier au début du siècle. Allez, je le téléchargerai dans mon cerveau demain ! », se dit-elle soudain. Yann, son fiancé, l'attend déjà pour la conduire au long d'un voyage interplanétaire tout à fait confidentiel.

Source

La plupart des informations présentées dans cet article sont extraites d'un ouvrage écrit par Éric de Riedmatten : XXIe siècle, les innovations qui vont changer notre vie (éditions de l'Archipel). Elles ont été confrontées à l'opinion d'un panel de spécialistes.

chronologie

À RETENIR

> 2013 : premier pas décisif vers la disparition du cancer.

> 2031 : on guérit la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson. Des cellules pancréatiques sont également cultivées pour soigner le diabète.

> 2039 : finis les dons d'organes, les prothèses font mieux.

> 2049 : un désinfectant universel voit le jour.

> 2060 : l'obésité est vaincue.

> 2068 : un oeil électronique pour les non-voyants.

> 2076 : l'automédication s'organise et se généralise.

> 2079 : l'autoréparation rendue possible grâce aux banques d'organes.

> 2082 : la dépression, l'anxiété ou l'irritabilité sont soignées par des greffes neuronales.

> 2096 : télécharger des connaissances dans le cerveau, c'est possible !

Source : XXIe siècle, les innovations qui vont changer notre vie, Éric de Riedmatten, éditions de l'Archipel.

Internet

> L'hôpital du futur, par le Dr Muschenich : http://www.hplus.ch/main/ Show$Id=6227.html.

> Une association de chercheurs : http://www.futura-sciences.com.

> Un portail médical : http://doctissimo.fr.

> La Cité des sciences et de l'industrie : http://www.cite-sciences.fr.

> Le site de Joël de Rosnay, ex-chercheur:

http://csiweb2.cite-sciences.fr/derosnay.

> Le site de l'OMS : http://who.int/fr.

> Sciences et avenir : http://sciences.nouvel obs.com.

points de vue

LA FUTUROLOGIE D'HIER

Il est toujours amusant de se pencher sur les prédictions des futurologues des siècles passés. Parmi les romanciers qui se sont livrés à ce difficile exercice, citons Aldous Huxley et son Meilleur des mondes, George Orwell avec 1984 et enfin, René Barjavel, auteur de La Nuit des temps et de Ravage. Dans ce dernier ouvrage, iI raconte comment, dans le Paris ultra-perfectionné de 2052, peuplé d'irresponsables confortablement installés, l'irruption de missiles lancés par des puissances africaines délaissées engendre le chaos. Là, la fine couche de civilisation qui fait de nous des Homo Sapiens prétendument évolués se trouve balayée en quelques heures. À la suite de cette catastrophe, un petit groupe d'hommes et de femmes s'enfuit de sa mégalopole, devenue puante, dangereuse et invivable, à destination des rares terres encore cultivées, au sud de la France. Un trajet qui mettra à l'épreuve leur courage et leur intelligence. Si on perçoit dans l'oeuvre de Barjavel un certain refus de la modernité, considérée comme excessivement normalisatrice et génératrice d'égoïsmes, ses écrits n'en restent pas moins fondateurs

d'une réflexion extrêmement riche sur l'évolution du monde.

sida

RETOUR VERS LE PASSÉ

Si la perspective de la création d'un vaccin contre le sida semble se rapprocher, comme décrit ici, aucune date n'est à prendre au pied de la lettre pour autant. Dans un article récent, paru dans Le Quotidien du médecin, Act Up lançait un cri d'alarme : « Face à des chiffres mondiaux toujours plus apocalyptiques (mais toujours plus immatériels et désincarnés), les consciences s'usent et les pratiques se relâchent. » Au point qu'en France, les contaminations sont de nouveau en hausse : 6 000 nouveaux diagnostics en 2004, 7 000 en 2005. Les affaires judiciaires qui se multiplient depuis 2004 contre les séropositifs ayant contaminé leurs partenaires témoignent d'un retour « à l'ignorance, à la stigmatisation et au rejet ».

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