Paradoxe irritant

C'était une première et ce fut un succès. 1 400 médecins, hospitaliers et libéraux, ont participé au 1er congrès d'allergologie à Paris. Installée au Palais des congrès, à l'abri des nuages de CO2 et des pollens du printemps, toute la famille des spécialistes s'était réunie pour un programme chargé.

Organisé par la Société française d'allergologie et d'immunologie clinique (Sfaic) et l'Association nationale de formation continue en allergologie (Anaforcal), le congrès a abordé beaucoup de domaines : le nouvel intérêt pour les moisissures qui, outre des allergènes, libèrent des mycotoxines et des composés organiques volatils responsables de pathologies respiratoires... L'asthme sévère, les allergies dues aux insectes, les allergènes alimentaires croisant avec les allergènes des pollens... Les allergies sont en pleine expansion !

recrudescence

« Elles pourraient toucher jusqu'à la moitié des Européens à l'horizon 2015, et en France la prévalence est aujourd'hui de plus de 20 % de la population », a estimé la présidente de la Sfaic, le Pr Gabrielle Pauli du CHU de Strasbourg. Le contexte est favorable : pollution accrue, confinement de l'habitat, nouveaux allergènes au domicile, dans l'alimentation ou au travail. L'hygiène pourrait également être une explication de l'incidence accrue des allergies... Mais le congrès a aussi révélé un paradoxe irritant. Si les allergies progressent, les allergologues sont en plein déclin démographique ! Un domaine où devraient s'engager davantage les infirmières ? Malheureusement, le congrès ne leur avait pas prévu de place.