Douleur et soins - L'Infirmière Magazine n° 217 du 01/06/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 217 du 01/06/2006

 

pansements

Modes opératoires

Le traitement d'une plaie peut être un soin douloureux qui s'ajoute parfois à une douleur chronique. Il faut rechercher la cause de la douleur, la prévenir et la traiter. Par des traitements sur prescription médicale et des techniques non médicamenteuses, l'infirmière a la possibilité d'améliorer le confort du malade pendant ce soin.

ABRÉVIATIONS

LI : libération immédiate

MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène

et de protoxyde d'azote

EVA : échelle visuelle analogique

EVS : échelle verbale simple

EN : échelle numérique

DEGR : échelle douleur enfant Gustave-Roussy

DÉFINITIONS

Douleur par excès de nociception : transmission du message douloureux depuis les récepteurs sensoriels de la douleur, situés dans les tissus périphériques, jusqu'au système nerveux central.

Douleur neuropathique : douleur liée à une lésion persistante ou à un fonctionnement anormal du système nerveux, périphérique ou central. Elle peut se manifester par une sensation de brûlure, de « picotement », de décharge électrique, par une hypersensibilisation (hyperesthésie, hyperalgésie...).

Interdose : antalgique dont le délai d'action est rapide et permet de soulager les accès douloureux ponctuels. On parle de dose à libération immédiate, à différencier du traitement de fond ou à libération prolongée.

Coantalgique : médicament qui n'appartient pas à l'échelle analgésique de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) mais qui, par ses mécanismes d'action, participe au soulagement de la douleur. Par exemple : corticoïdes.

Hypnoanalgésie : état psychologique avec certaines caractéristiques physiologiques du sommeil, marqué par un travail intense sur le monde imaginaire. La personne a un niveau de conscience différent de son état de conscience habituel. L'hypnothérapeute, formé à cette technique d'accompagnement, guide la personne dans un travail sur la mémoire, l'éloigne du temps (progression ou régression en âge), lui permet de faire l'expérience de la disparition de la douleur.

MEOPA : mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote, commercialisé sous le nom de Kalinox®. Administré par inhalation, il entraîne une sédation consciente, avec un effet anxiolytique, euphorisant et antalgique, tout en conservant les réflexes laryngés.

Échelles d'évaluation de la douleur : elles permettent d'évaluer l'intensité de la douleur, de mettre en évidence les accès douloureux et l'efficacité des traitements. C'est une aide à la décision thérapeutique car elles rendent « visible » la douleur. Ces outils validés renforcent l'examen clinique et doivent être associés à des transmissions ciblées, qui informent sur la localisation de la douleur, le retentissement sur l'activité et le sommeil, les composantes psychiques associées, les effets indésirables... Il est impératif de s'assurer de la bonne compréhension de l'échelle par le patient.

ÉQUILIBRATION

l faut parfois plusieurs soins pour trouver la technique, la molécule et le dosage adapté à la douleur de chaque patient pendant le traitement d'une plaie. Il est nécessaire d'en informer le malade afin qu'il comprenne l'importance de sa participation active et que ce temps d'équilibration ne génère pas de craintes ou de méfiance vis-à-vis des soignants.

Sur Internet

> Recommandations pour la pratique clinique : standards, options et recommandations pour l'évaluation de la douleur chez l'adulte et l'enfant atteints d'un cancer, septembre 2003 : http://www.fnclcc.fr.

> L'hypnose comme thérapie comportementale et cognitive dans l'aide aux douloureux, Yves Halfon, psychologue, article présenté sur le site de la Société québécoise d'hypnose : http://www.sqh.info/hypnose1.html.

> Institut français d'hypnose : http://www.hypnose.fr.