Entretien avec le Dr Rodriguez, chef de service, chirurgie tête et cou de l'Institut Curie. : « La détersion des plaies est un soin majeur... » - L'Infirmière Magazine n° 217 du 01/06/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 217 du 01/06/2006

 

pansements

Conduites à tenir

Que représente pour vous la « détersion d'une plaie » (chronique ou aiguë) ?

C'est la mise en condition de l'état local pour obtenir une cicatrisation dirigée de bonne qualité dans les meilleurs délais sous réserve de l'état général du patient et de l'étiologie de la plaie.

Ce geste vous semble-t-il important ? Pourquoi ?

Il s'agit d'un soin majeur ! C'est le pas essentiel vers la cicatrisation ou la consolidation : par conséquent la voie vers la disparition des douleurs et la reprise d'autonomie du patient.

Vous conseillez à l'infirmière d'utiliser quels instruments (curette, lame de bistouri) ?

La curette est très utile pour enlever la « fibrine » sur une zone cruentée en cours de cicatrisation. La lame seule est à proscrire : mauvaise ergonomie, risque d'accident.

Le bistouri est efficace pour réséquer les lambeaux de nécrose périphérique. Il a, de plus, l'avantage de ne pas « arracher » comme la curette et, par conséquent d'être un geste moins douloureux.

Y a-t-il une technique particulière à respecter ?

Oui, il faut aller jusqu'au tissu sain. Ne pas traumatiser les tissus en voie de cicatrisation. Ce sont des précautions de travail les plus aseptiques possibles.

Quand l'infirmière doit-elle demander l'aide du chirurgien ?

S'il existe des structures sensibles à proximité (artères, veines ou nerfs, os) et en cas de plaie extensive malgré les soins locaux.

Si la nécrose s'étend sur les bords, il est nécessaire de pratiquer une résection des tissus nécrotiques sur une grande surface.