Transmission impossible ? - L'Infirmière Magazine n° 217 du 01/06/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 217 du 01/06/2006

 

Continuité des soins

Actualités

Partenaires de soins

Selon une récente étude, la transmission de l'information entre les établissements et les médecins libéraux comporte de réelles carences.

Fritures sur la ligne ! La communication entre médecins de ville et hospitaliers, mission impossible ? Une petite étude de l'Union régionale des médecins libéraux d'Île-de-France, publiée au début du mois de mai, relance le débat.

Pour seulement 41,3 % des patients hospitalisés, les médecins de ville ont été informés de la date et de l'heure d'hospitalisation. Et pour 48 % des patients, les médecins n'ont pas reçu de compte rendu...

inconfortable

« Cela nous place dans des situations peu confortables vis-à-vis du patient à qui on demande de refaire des examens qui viennent d'être pratiqués à l'hôpital ou de celui qui s'inquiète des suites d'une opération dont on ne connaît pas la nature réelle », a déclaré le Dr Georges Siavellis, membre du panel de l'enquête.

Les Dr Catherine Dormard et José Clavero sont les initiateurs de cette étude. « 109 médecins de soins primaires franciliens ont répondu sur les 3 350 de la région. Nous en espérions 300. »

Petite précision : le questionnaire d'enquête, à remplir pour chaque dossier patient, comportait plus d'une centaine d'items. « Cette faible participation nous a contraint à regrouper les résultats de toutes les spécialités et à ne pas tenir compte de distinctions entre Paris intra-muros, la petite et la moyenne couronne. Cette enquête, portant sur 484 dossiers, n'en demeure pas moins riche d'enseignements. Elle démontre qu'il existe une réelle carence de transmission de l'information médicale entre les établissements de santé et les médecins libéraux », explique Catherine Dormard.

Elle rappelle que le compte rendu d'hospitalisation doit être parvenu au médecin traitant du patient dans un délai inférieur ou égal à huit jours, conformément au Code de santé publique(1).

satisfecit

Les malades en concluent surtout qu'il leur revient d'assurer la transmission d'informations, car la médecine de ville et la médecine hospitalière pédalent le nez dans le guidon chacune de leur côté !

Pourquoi pas ? Seulement, d'après l'étude, 23,9 % des patients ont reçu directement un résumé d'hospitalisation... À noter, un petit satisfecit pour la profession : les médecins de ville obtiennent plus de nouvelles de leur patient lorsqu'ils ont affaire à des cadres de proximité ou à des infirmières.

1- Article R.710-2-6 du Code de santé publique.