L'arrêt cardiocirculatoire, diagnostic et traitement - L'Infirmière Magazine n° 221 du 01/11/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 221 du 01/11/2006

 

cardiologie

Modes opératoires

Les secondes comptent. Le diagnostic doit être immédiat. Il faut débuter le traitement aussitôt.

DIAGNOSTIC

Le patient est en état de mort apparente :

- perte de connaissance brutale et complète ;

- pâleur livide ;

- arrêt respiratoire ou bradypnée extrême (gasp) ;

- parfois, crise convulsive inaugurale avec perte d'urine.

Le diagnostic est confirmé par l'absence de pouls fémoral ou carotidien.

TRAITEMENT

Dès le diagnostic posé, il faut suivre les instructions suivantes.

Donner un coup de poing sur le sternum

Cette mesure peut suffire à faire repartir le coeur, notamment en cas de bloc.

En cas d'échec

- Alerter toute l'équipe ;

- Approcher le chariot d'urgence (cf. mode opératoire consacré à son équipement) ;

- Délivrer dès que possible un choc électrique externe.

Ressuscitation

En cas d'échec, débuter les manoeuvres de ressuscitation :

- massage cardiaque externe ;

- ventilation assistée au masque (plus efficace et plus hygiénique que l'héroïque bouche-à-bouche). Puis par sonde d'intubation trachéale en oxygène pur ;

- mise en place d'un abord veineux pour injections de drogues selon prescription médicale.

Électrocardiogramme

Il faut dès que possible enregistrer un ECG pour préciser le mécanisme de l'arrêt circulatoire :

- si le tracé est complètement désorganisé ou que le rythme est très rapide, cela correspond à une fibrillation ventriculaire ou une tachycardie extrême, il faut alors administrer un choc électrique. Si le trouble du rythme rechute rapidement après le choc électrique, donner un antiarythmique intraveineux, puis administrer un nouveau choc ;

- tracé plat : donner de l'adrénaline (ou autre agent sympathomimétique), habituellement 5 ampoules en flash à renouveler jusqu'à apparition d'une fibrillation ventriculaire qui permet un choc électrique ;

- rythme très lent : probable bloc complet. Le coup de poing sternal fait souvent repartir le coeur. Mise en place dès que possible d'une sonde d'entraînement reliée à un stimulateur cardiaque externe. En attendant, une perfusion d'Isuprel® (5 ampoules dans 250 ml de glucosé à 5 %, perfusion débutée 5 à 10 gouttes par minute, soit 15 à 30 ml par heure) peut contribuer à maintenir un rythme ventriculaire suffisant ;

- tracé peu altéré : dissociation électromécanique. On peut essayer l'injection de chlorure de calcium et de cathécholamines, mais le pronostic est sombre car cette situation traduit souvent une rupture du coeur.

À LIRE

Cardio, l'infirmière en cardiologie est un ouvrage de référence pour l'étude de la cardiologie. Pour chaque pathologie, le rôle de l'infirmière est abordé, qu'il s'agisse des techniques de soins ou de l'approche psychologique. Les « notions clés » de la pratique quotidienne sont également synthétisées. Alain Juillard, éditions Lamarre, 5e édition.

Choc électrique externe

> Enduire les électrodes de pâte conductrice.

> Charger le défibrillateur jusqu'à 350 ou 400 joules.

> Appliquer les électrodes : l'une en parasternal droit et l'autre sur la ligne axillaire gauche.

> Vérifier qu'aucun assistant n'est en contact avec le patient ou son lit.

> Déclencher le choc.

Massage cardiaque externe

> Le patient est allongé sur le dos, si possible sur un plan dur (planche sous le matelas).

> La paume d'une main est posée en regard de la partie basse du sternum.

> La paume de l'autre main est sur le dos de la première.

> On déprime de quelques centimètres la paroi thoracique en poussant fermement les deux mains vers le bas. Puis après une courte pause, on relâche brutalement.

> Le rythme du massage doit être environ 60 coups par minute et peut être rythmé sur celui, trois fois moindre, de la ventilation assistée.

> L'efficacité du massage est vérifiée par la palpation du pouls fémoral.

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