L'infirmière référente douleur dévoilée - L'Infirmière Magazine n° 222 du 01/12/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 222 du 01/12/2006

 

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Santé

Quelques années après les Plans douleur, une première étude montre la diversité d'action et de formation des IRD.

Neuf dixièmes des postes « infirmières référentes douleur » (IRD) ont été créés entre 2000 et 2005 : la fonction est très récente. Conséquence, elle n'a pas encore trouvé toute sa place dans le champ de la prise en charge de la douleur. Cette fonction a été définie lors des deux premiers « Plans douleur » en 1998 et en 2002.

La commission infirmière de la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD) a réalisé une enquête nationale en 2005 auprès des infirmières elles-mêmes. « Les 110 questionnaires que nous avons pu exploiter sont une première étape vers la rédaction d'un référentiel de l'activité », explique Thierry Moreaux, IRD à l'hôpital Robert-Debré à Paris, qui a coordonné ce travail avec Pascale Thibault, cadre supérieur de santé à l'hôpital Armand-Trousseau à Paris.

public mixte

Le principal enseignement de l'enquête est certainement la diversité d'action que demande la fonction. Les IRD n'interviennent pas, dans leur grande majorité, auprès d'un seul public : 98 sur 110 travaillent auprès d'au moins deux populations. Elles exercent une action transversale sur l'établissement pour 46 %, et un tiers associe même action transversale et consultation.

Autre enseignement intéressant : 38 % seulement des IRD consacrent au moins 80 % de leur temps de travail à la prise en charge de la douleur. Une sur trois y consacre entre 31 et 50 % de son temps. Ainsi, elles n'interviennent pas que sur le traitement direct de la douleur et ont une palette d'activités extrêmement variée.

« Leur activité se répartit en quatre pôles qui sont la formation, l'activité clinique, la participation à la vie institutionnelle et les activités afférentes aux soins », précise Thierry Moreaux au cours du forum infirmier consacré, durant le congrès de la SFETD, à la douleur et la recherche en soins infirmiers.

Toutes les IRD qui ont répondu à l'enquête déclarent ainsi dispenser des formations, dont les plus fréquentes sont liées aux techniques spécifiques à des interventions dans les organismes de formations et à des informations ponctuelles diffusées dans les services.

formations multiples

Quant à l'activité clinique, 6 IRD sur 10 exercent auprès de patients souffrant de douleurs chroniques, et principalement sous la forme de consultations, d'évaluation et de réajustements thérapeutiques, les 4 autres étant auprès de patients qui souffrent d'une douleur aiguë. Sans surprise, pour assumer cette variété de tâches, les IRD - deux tiers d'IDE et un tiers d'IADE -, ont suivi plusieurs formations. 98 sur 110 ont ainsi un diplôme universitaire « douleur », dont 13 ont aussi un DU en soins palliatifs. La plupart ont suivi une ou plusieurs formations complémentaires : relation d'aide, massages, sophrologie, relaxation et hypnose.