« Le privé doit participer » - L'Infirmière Magazine n° 222 du 01/12/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 222 du 01/12/2006

 

Ordre infirmier

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Les infirmières du secteur privé sont-elles toutes au courant de la création de l'ordre ? Jean-Michel Pélaprat, président de l'Ancissp(1), veut les voir se mobiliser pour le scrutin et s'interroge sur les réformes en cours.

Comment imaginez-vous l'organisation des élections pour l'ordre infirmier ?

Tout doit se faire dans le respect des règles. Il faut que les tutelles départementales organisent avant tout l'information. À ce jour, trop peu d'infirmières sont informées de la création de l'ordre ! Nous sommes inquiets à ce sujet. Car si les libéraux sont très mobilisés et les IDE du public relativement bien soutenues par les DP et les associations, il n'en est pas de même dans le privé. Or la représentation ordinale doit respecter les trois formes d'exercice. Tous les infirmiers doivent se sentir concernés. Il s'agit d'une avancée notable et historique dans notre exercice professionnel ! À l'Ancissp, nous nous proposons d'interpeller les présidents de directoires et de groupes hospitaliers sur la nécessité, voire le devoir, de diffuser l'information. Nous avons largement insisté lors de notre assemblée générale du 14 octobre sur la nécessité pour les cadres du privé de s'investir dans cette tâche.

Nouvelle coopération entre les professionnels de santé, droit de prescription dans le PLFSS 2007... Que pensez-vous de cette évolution ?

C'est bien évidemment une étape importante dans l'évolution du métier, je ne vois pas comment sortir de la situation actuelle où on fustige les dépassements de compétences tout en cautionnant les dysfonctionnements et les désorganisations qui les engendrent. Il y a cependant la nécessité d'un encadrement réglementaire strict.

Pour les libéraux, c'est une avancée indispensable, la reconnaissance aussi d'un statut particulier et d'une réelle compétence à gérer leurs soins de manière autonome. C'est très mérité, bien qu'un peu tardif. Pour les salariés, et s'agissant d'autre chose que de la simple prescription de dispositifs médicaux, il faut être vigilant. La question qu'il faut sérieusement se poser est celle de l'apprentissage.

Que penseriez-vous d'une éventuelle réforme de cet apprentissage ?

Pour qu'une compétence soit acquise, il faut non seulement que son enseignement ait été maîtrisé, mais aussi que son encadrement en stage, puis en service, soit assuré. Quand on voit déjà les difficultés que rencontrent les Ifsi et les cadres de service, on peut se poser la question de la faisabilité sans risque pour le patient. Et cela ne procède ni de l'incompétence des Ifsi ni du désintérêt des étudiants, mais de programmes de formations incohérents. Qui oserait soutenir que les étudiants atteignent le DE avec une maîtrise réelle des gestes techniques les plus basiques ? A-t-on réellement les moyens de nos ambitions ?

Association nationale des cadres infirmiers et surveillants du secteur privé (Ancissp).

Centre médical Odysseum,

174, avenue Nina-Simone,

34000 Montpellier. Tél : 06 28 84 24 28

Internet : http://www.ancissp.com.

Mél : ancissp@wanadoo.fr.