Tous reconnus ! - L'Infirmière Magazine n° 222 du 01/12/2006 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 222 du 01/12/2006

 

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Le ministère de la Santé donne la même légitimité à la FNI, l'Onsil, la Sniil et Convergence. Un choix pas exempt de critiques.

Le suspense a pris fin le 7 novembre. Contre toute attente, les quatre syndicats candidats ont finalement été reconnus représentatifs de la profession infirmière, à l'issue de l'enquête lancée par le ministère de la Santé en juillet dernier. La FNI et Convergence infirmière conservent donc leur représentativité, tandis que l'Onsil, qui avait perdu la sienne en 2002, et le Sniil, qui y avait renoncé en quittant Convergence en 2003, la retrouvent. Tous pourront donc prendre part aux nouvelles négociations conventionnelles avec l'Uncam, qui devraient débuter d'ici la fin de l'année.

critères politiques

À défaut de connaître les détails de l'enquête - aucun rapport n'a pour l'instant été diffusé par la direction de la Sécurité sociale - cette décision consensuelle étonne. Souci de ne froisser aucune organisation en période pré-électorale ? Certains syndicats dénoncent en tout cas un choix fondé sur des critères plus politiques qu'objectifs : « Pour le Sniil, ce résultat est un juste retour des choses. En revanche, on peut douter de la représentativité de certains autres syndicats », estime Annick Touba, présidente du Sniil. « En accordant la représentativité à Convergence, le ministère a pris une décision, mais la profession ne s'y trompera pas », renchérit l'Onsil, par la voix de son président Jean-Michel Elvira. Plus avare en commentaires, la FNI regrette néanmoins, elle aussi, la « pléthore » de syndicats représentatifs : « Être nombreux peut nourrir le dialogue, mais aussi le ralentir », avertit ainsi Elisabeth Biais-Canhoyea, sa présidente.

démocratie directe

Il aurait certes été plus aisé pour la FNI, l'Onsil et le Sniil, réunis en intersyndicale depuis 2005, de se retrouver « entre eux » à la table des négociations. Mais le ministère en a décidé autrement. Ils auront donc à composer avec Convergence, seul interlocuteur de l'Uncam depuis 2002. Convergence qui, si l'on en croit son président, Marcel Affergan, se félicite plutôt de ces résultats : « Nous avons toujours souhaité plus de démocratie directe et participative. Cette décision prouve que le ministre a bien compris le paysage de la profession aujourd'hui. Plusieurs organisations le composent, qui ont toutes fait leurs preuves et qui ont donc toutes la même légitimité. »

D'inévitables dissensions devraient néanmoins apparaître lors des prochaines négociations. Mais elles ne résulteront pas uniquement du rapport de force entre la FNI, l'Onsil et le Sniil d'un côté, et Convergence infirmière de l'autre. L'intersyndicale, qui s'efforce depuis plus d'un an d'afficher son unité, aura aussi à régler quelques conflits internes. À commencer par la question de la « démarche de soins infirmiers » (DSI), défendue par la FNI et le Sniil, mais toujours contestée par l'Onsil : « La DSI est un outil obsolète : nous militons au contraire pour la création d'une véritable consultation infirmière », rétorque Jean-Michel Elvira.

Reste à espérer que les syndicats représentatifs, aussi nombreux soient-ils, sauront surmonter ces désaccords, pour éviter que les pouvoirs publics ne profitent, une fois de plus, de leurs divisions.