«Une magnifique avancée» - L'Infirmière Magazine n° 223 du 01/01/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 223 du 01/01/2007

 

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Questions à Christophe Debout, cadre de santé, président de l'Anfiide et du Gipsi.

Le travail parlementaire achevé, quelles sont les prochaines étapes ?

La promulgation d'un ordre professionnel pour les infirmières et infirmiers constitue une magnifique avancée. Nous devons cependant rester mobilisés sur les décrets d'application : veiller à ce que leurs contenus soient dans l'esprit du texte adopté, et inciter le ministère à les publier dans un délai raisonnable. Après cela, les premières élections sont à préparer. Elles doivent être réalisées et entourées de la plus grande attention. Après l'entreprise de lobbying réalisée auprès des politiques pour obtenir l'adoption de ce texte, il reste à poursuivre la démarche pédagogique auprès des infirmières et des infirmiers : faire connaître ses missions et la manière d'y participer, pour que les professionnels ne soient pas simplement électeurs mais aussi des acteurs. Je rappelle que l'ordre est constitué de Conseils départementaux, régionaux, et d'un Conseil national.

Philippe Bas a annoncé le 14 décembre une concertation sur les projets de décrets. Seulement pour les partisans de l'ordre ?

Depuis le début de notre engagement pour un ordre professionnel, la porte est ouverte à tous ceux qui souhaitent réfléchir à sa mise en oeuvre. Des points importants sont à discuter. Il faut notamment fixer une répartition en pourcentage dans les trois catégories (salariés du public, salariés du privé, infirmiers libéraux). Une répartition qui évite tout risque d'hégémonie, afin de ne pas trahir l'esprit de la loi ; une répartition qui soit représentative de la profession afin d'asseoir pleinement sa légitimité.

Et fixer le montant de la cotisation ?

Cette tâche reviendra à la première mandature du Conseil national de l'ordre. Cette question ne devra pas être traitée à la légère. Un budget prévisionnel doit être établi en lien avec les missions et les activités de l'ordre. Des avis de spécialistes seront nécessaires pour qu'il y ait la meilleure adéquation possible entre les missions, le montant de la cotisation et le salaire moyen des professionnels.

Avec quels moyens organiser les premières élections ?

Nous devons tirer les enseignements des expériences menées par les masseurs-kinés et les pédicures-podologues. Ceci dit, le poids démographique de notre profession n'est pas comparable. Nous aurons besoin d'une aide qui nous permette d'assurer rigueur et transparence. Il faut négocier avec l'État. Les listes Adeli devront être mises à notre disposition. Ensuite, il faudra permettre l'organisation des candidatures, puis l'organisation des votes et la publication des résultats.

Et si le ministère était tenté de nommer le premier Conseil national de l'ordre ?

Cela irait à l'encontre de l'esprit de la loi et de ce que nous voulons. C'est un scénario catastrophe. La légitimité d'un ordre professionnel provient du principe démocratique sur lequel repose son fonctionnement.