Satisfecit du ministère - L'Infirmière Magazine n° 224 du 01/02/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 224 du 01/02/2007

 

Infections nosocomiales

Actualités

Santé

La lutte s'avère efficace selon les dernier tableau de bord rendu public par le ministère. Malgré quelques mauvais élèves.

La lutte contre les infections nosocomiales a porté ses premiers fruits, selon le ministre de la Santé Xavier Bertrand. Avec un taux de prévalence (nombre de personnes infectées un jour donné) de 4,97 % , « la France se situe parmi les meilleurs élèves de l'Europe », souligne le ministre. Cette troisième enquête, menée sous la houlette de l'Institut de veille sanitaire (InVS) en juin 2006, a porté sur 2337 établissements, représentant 95 % des lits d'hospitalisation.

4 000 décès par an

Certes, comme l'estime la Drees(1), « dans deux cas sur cinq, les évènements indésirables liés à une infection nosocomiale auraient pu être évités ». Et ceux-ci restent à l'origine de plus de 4000 décès par an. Les résultats suggèrent cependant, par rapport à 2001, une diminution de 4 % de la prévalence des patients touchés et de 38 % de ceux infectés par les « Staphylocoques aureus résistants à la méthicilline » (Sarm). En revanche, le « Clostridium difficile » a fait son apparition (1,1 % des cas).

En tête viennent les infections respiratoires hautes (15 %), puis les infections du site opératoire (ISO) avec 14 %. Les taux les plus élevés sont enregistrés dans les services de soins intensifs et dans les centres de lutte contre le cancer (en raison de l'immunodépression des patients).

icalin : des progrès

Le ministre a par ailleurs rendu publics les résultats 2005 des indicateurs Icalin (indicateurs composites des activités de lutte contre les infections nosocomiales), Surviso (surveillance des ISO) et Icsha (consommation de solutions hydro-alcooliques pour 1000 journées d'hospitalisation). Deux autres indicateurs viendront rejoindre ce tableau de bord fin 2007 : le taux de Sarm et la consommation et le bon usage d'antibiotiques.

Pour Icalin, les données fournies par les 2 809 établissements sollicités permettent de les classer de A à F. Les F - ceux qui n'ont pas répondu ou fourni des données non utilisables - sont dans le collimateur du ministère. Soit 74 établissements (contre 404 récalcitrants en 2004). « La transparence est une exigence. Elle n'est pas facultative », rappelle Xavier Bertrand. Certes, les résultats sont en amélioration : plus de la moitié des établissements ont grimpé d'une classe et un tiers sont classés A.

Les résultats de l'indicateur Icsha, qui concerne l'hygiène des mains, sont certes moins bons : 63 ,3 % sont classés C et D. Pourtant, « 95 % des établissements ont mis en place des protocoles de lavage des mains », affirme le ministre. Reste « à vérifier si ces protocoles sont bien appliqués. »

« investissements »

Pour Surviso, il n'y a aucun classement, mais une déclaration de surveillance des ISO. Sur 1 124 établissements consultés, 668 ont répondu par l'affirmative (80 % dans les établissements de grande capacité, 35 % dans les petites structures). Ce qui laisse penser au ministre qu'« il faut accélérer les investissements pour l'informatisation des systèmes de santé », pour améliorer la surveillance des ISO. Encore une question de budget, au programme du plan Hôpital 2012 !

1- Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques.