Le LMD, moitié enterré ? - L'Infirmière Magazine n° 225 du 01/03/2007 | Espace Infirmier
 

L'Infirmière Magazine n° 225 du 01/03/2007

 

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La licence en soins infirmiers ne sera qu'optionnelle.

Adieu mastère et doctorat... Les infirmières qui rêvaient d'une filière universitaire généralisée en soins infirmiers devront patienter ! La licence ne sera qu'optionnelle. Les ministères concernés, la Santé et l'Enseignement supérieur, ont fini par trancher au début de l'année. Et ont transmis leur décision aux associations qui participent aux différents groupes de travail LMD et VAE. La licence ne dépendra que d'un partenariat local entre un institut de formation et une université. Et la licence ne sera ouverte qu'aux étudiants volontaires.

déception

Les partisans du LMD auraient dû s'en douter depuis que le ministre de la Santé et des Solidarités avait évoqué le problème financier au salon infirmier en octobre 2006 : reconnaître les infirmières à un niveau licence entraîne une revalorisation de salaire, notamment le passage systématique en catégorie A dans la fonction publique hospitalière. Pourtant, la mise en oeuvre du LMD semblait se poursuivre. Les deux ministères en charge de ce dossier envoyaient le 1er décembre une lettre de cadrage. Les deux ministres y détaillent prudemment les principes, le mode opératoire et le calendrier. Ils évoquent surtout les travaux sur les référentiels : le référentiel des activités, le référentiel de compétences, le référentiel de formation. La déception est grande parmi les étudiants, les associations et syndicats professionnels. Chacun a un peu l'impression de tourner en rond avec ce dossier... Et avec cette petite licence, la France ne prend-elle pas du retard par rapport aux autres pays européens ? Sans oublier que le principe du volontariat instaure des différences entre les Ifsi et entre les étudiants.

Un dossier en long séjour...

le ministère de la Santé évoque l'universitarisation des études depuis 2002, avec la création d'une commission pédagogique nationale des études de santé qui a réfléchi à une première année d'étude commune. Une idée de Jack Lang et de Bernard Kouchner, reprise par Jean-François Mattei (rapport Debouzie) puis abandonnée par Philippe Douste-Blazy(1) qui a préféré parler de la mise en place du LMD. En parallèle, le ministère a réfléchi à la validation des acquis de l'expérience (VAE, loi de modernisation sociale de 2002) pour les métiers de la santé. Les associations professionnelles en charge de la formation, elles, ont suivi le mouvement et travaillé à l'élaboration de référentiels. En juin 2004, le Cefiec proposait sa version d'une formation sur quatre années universitaires...

Finalement, c'est la VAE qui mène la danse. Son processus révolutionnera le programme des études initiales (on le voit avec les aides-soignantes), pas le système LMD. Or un grand nombre de professionnelles attendent la possibilité d'évoluer et d'approfondir leur métier avec une reconnaissance par le diplôme et le salaire. Pour l'instant, la VAE ouvrira seulement l'accès au DE infirmier et à la spécialité Ibode. Les soignantes continueront à piocher dans les filières universitaires des sciences de l'éducation, de la sociologie, etc. M.G.

1- Lire L'infirmière magazine, n° 204, avril 2005, pp. 8-10.