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Des exceptions à l'interdiction sont envisagées en psychiatrie.
L'interdiction de fumer en milieu hospitalier ne se fait pas sans heurts. Une circulaire interne du 8 décembre précise que les résidents des services de long séjour pourront ainsi continuer à fumer dans leur chambre (assimilée à un domicile privé). Tolérance accordée au cas par cas, dans un souci de sécurité, et en fonction de la présence éventuelle d'un voisin non-fumeur.
Xavier Bertrand invite aussi les responsables d'établissement à un minimum de souplesse « au regard des pathologies prises en charge ». La psychiatrie est concernée au premier plan : des personnes profondément angoissées et dépressives ont d'autres défis à relever que leur sevrage tabagique.
Et comment nier, malgré la dépendance induite, certains enjeux relationnels plus subtils... La cigarette, ce « médiateur » qui libère si bien la parole de façon informelle, est un lien précieux, au même titre qu'un café partagé. Certains hôpitaux psychiatriques (de Bourgogne, en l'occurrence) vivent une période intermédiaire ; le personnel et les malades concernés ne peuvent plus fumer dans l'enceinte de l'établissement depuis le 1er février, mais cette interdiction est explosive dans les cas d'hospitalisation sous contrainte.
Lorsque 75 % des patients d'un service sont fumeurs, on leur permet donc d'en griller une à l'extérieur (dans une cour sécurisée), mais aussi dans l'espace intérieur habituel, conservé malgré la loi. Cet arrangement peut-il durer longtemps ? La validation officielle d'un tel système est-elle possible ?